Non!

"Nous refusons de payer les pots cassés des politiques" : étudiants et jeunes médecins unis contre la proposition de loi Garot

Les représentants des étudiants en médecine et jeunes médecins ont rappelé, mardi 18 mars, leur vive opposition à la proposition de loi transpartisane contre les déserts médicaux, qui prévoit notamment de réguler l'installation des médecins. "Nous continuerons à notre battre pour nos droits", lancent-t-ils dans une vidéo, publiée sur les réseaux sociaux.  

19/03/2025 Par Chloé Subileau
Politique de santé Déserts médicaux
Non!

"La coercition n'est pas une solution." C'est le message qu'ont voulu faire passer les représentants des étudiants en médecine et jeunes médecins* dans une vidéo commune publiée, mardi 18 mars, sur les réseaux sociaux. L'examen de la proposition de loi "transpartisane" contre les déserts médicaux, portée par le député socialiste Guillaume Garot, doit en effet débuter le 1er avril à l'Assemble nationale. Or, si ce texte "passe", "nous ne pourrons plus nous installer librement", rappelle Killian L'helgouarc'h, président de l'Isni, face à la caméra. Cette PPL considère, "à tort", "qu'il existe des zones sur-dotées, alors que la pénurie médicale concerne tout le territoire" français, insiste le représentant syndical.  

De plus, le troisième article de cette proposition de loi, examinée la semaine prochaine par la commission des Affaires sociales de l'Assemblée, propose la mise en place d'une première année de médecine dans chaque département. "Mais les ressources humaines et financières manquent pour réaliser [un tel projet], surtout avec les coupes budgétaires récentes [qu'a connues] l'Enseignement supérieur", poursuit dans cette vidéo Dahlia Laktib, de l'Anemf.

 

Enfin, les étudiants et jeunes médecins pointent le quatrième article de la PPL, qui vise à rétablir l'obligation de participation à la permanence des soins ambulatoires pour les médecins. "96% du territoire est déjà couvert", avance le Dr Raphaël Dachicourt, président de Reagjir. "Cette mesure s'avère donc inutile, en plus d'être délétère pour les médecins déjà surchargés par leur activité, notamment dans les territoires les plus sous-dotés", poursuit le généraliste.

Dénonçant un texte "démagogique", les représentants des étudiants et jeunes médecins craignent qu'il n'impacte "directement l'activité libérale" et aggrave "la situation dans les zones déjà en difficulté". "Nous refusons de payer les pots cassés des politiques des décennies passées", lance ainsi Bastien Bailleul, président de l'Isnar-IMG. Et "nous continuerons [à] nous battre pour nos droits fondamentaux", ajoute Dahlia Laktib.

*La vidéo a été réalisée par l'Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf), l'Intersyndicale nationale des internes (Isni), l'Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (Isnar-IMG) et le Regroupement autonome des généralistes jeunes installés et remplaçants (Reagjir). 

Photo de profil de François Pl
721 points
Incontournable
il y a 9 mois
Une pénurie a été VOLONTAIREMENT créée en limitant l'accès aux études de médecine par des tests de sélection éliminatoires portant sur des matières NON enseignées du bac, par des concours où il ne suffit pas de réussir mais où on doit être classé ... et en prévoyuant un nombre insuffisant de places dans l'enseignement supérieur... Des milliers d'étudiants motivés ont été éliminés alors qu'ils étaient aptes... Et on voudrait faire payer, à ceux qui ont quand même réussi à franchir ces obstacles injustifiables, les carences qui en résultent... par des conditions de travail inacceptables ? Un diplômé a quand même le droit fondamental de ne pas vouloir s'installer dans des banlieues transformées en zones de non-droit, ou dans une zone éloignée où il devra envoyer ses enfants en internat à partir du secondaire... ou à 2 heures de voiture de l'hôpital le plus proche... Idem pour un "désert médical" où il devra prester 60 à 90 heures/semaine au minimum par manque de confrères, avec en prime des réquisitions par la gendarmerie pour des gardes qu'il n'a pas la force d'effectuer, sauf à mettre sa santé (et celle de ses patients) en danger... Tant qu'à subir de telles obligations, autant s'expatrier vers les pays où les médecins (idem pour les infirmiers etc..) sont mieux traités.
Photo de profil de ROMAIN L
17,5 k points
Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 9 mois
Les jeunes, je suis désolé de vous le dire, mais c'est mort, la loi passera. Vous devez comprendre que nos gouvernants ne font plus que de la communication de crise : la suppression de la liberté d'installation ne vise pas à résoudre le problème des déserts médicaux, elle vise à donner une nouvelle illusion qu'on fait quelque chose. Dans 2 ans il faudra voter pour des politiciens sérieux et intègres, et il en reste très peu. Un indice : intéressez-vous à ceux qui refusent d'hurler avec les loups (Asselineau, Philippot, Dupont-Aignan).
Photo de profil de B M
7 k points
Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 9 mois
30 ans que j'entend la même chose et qu'on alerte: au secours, on va manquer de médecins si on ne modifie pas le numérus clausus. Les politiques n'ont pourtant effectivement jamais rien fait, à part désorganiser la médecine, et organiser en parallèle l'administration couteuse, inutile et pléthorique dans la santé, plutôt que d'investir dans le soin réel. Et ça serait à donc ceux qui se sont défoncé la tronche pour réussir, quitte à mettre leur vie de jeune de coté, puis leur vie personnelle pour la vie des autres, de payer l'incompétence politique, seul vrai problème de ce pays. Et ce n'est que le début: quand on sera envahi des planqués IPA inutiles, voire dangereux, des soins et tests mal interprétés en pharmacie plus couteux financée par la SS (gratuit chez le médecin rappelons le), par plus de régulateurs que d'effecteurs, la médecine décidée par écran, ou pire selon le dmp...etc.... tout cet argent non investi dans la vraie santé...Dans cette France, à l'envers, le bouc émissaire sera donc le vrai compétent qui en a bavé pour réussir. Tapons lui dessus, et accusons le de tous les maux, et pourquoi pas carrément de son non engagement, ou pire de son inhumanité: le comble! On récompense l'incompétence, on tape sur celui qui se sacrifie et qui réussit réellement. On est plus à un paradoxe près. Paradoxes, raisonnement tordus, à court-termistes, (sans parler des intérêts de qq uns derrières ces décisions incongrues) œuvres de l'ENA, bien habituée à mettre en avant des valeurs superficielles (culture générale et art du discours) plutôt que des valeurs réelles. La France coule, et on est loin d'avoir touché le fond.
 
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