Internat : les maisons et centres de santé autorisés à demander l'agrément pour accueillir "en équipe" des étudiants
Un arrêté publié ce matin au Journal officiel autorise désormais les maisons et centres de santé pluriprofessionnels à déposer l'agrément pour accueillir les étudiants en médecine de 3e cycle. "Arrêté publié, engagement tenu", s'est réjoui Yannick Neuder.
Article initialement publié sur Concoursplurio.fr
De l'agrément nominatif à un agrément comme structure : un pas de plus vers la reconnaissance de l'équipe. Si auparavant, chaque médecin devait demander un agrément de maître de stage universitaire (MSU) pour accueillir un interne ou un docteur junior en stage, un arrêté, en date du 1er septembre et publié au Journal officiel ce jeudi, entérine la possibilité pour les maisons et centres de santé pluriprofessionnels d'accueillir des étudiants de 3e cycle et disposer de l'agrément "dès lors qu’[ils] disposent d'un MSU en leur sein", a précisé Yannick Neuder sur ses réseaux sociaux : "Objectif : faciliter l’accueil des étudiants par une équipe de professionnels de santé et renforcer la formation partout, au plus près des besoins de santé des territoires."
Une annonce qui "fait sens", assure la Dre Hélène Colombani, présidente de la Fédération nationale des centres de santé (FNCS), ajoutant que c'est là "une mesure optionnelle pour les CDS qui peuvent choisir, ou non, de la mettre en place" : "Cela permet de rattacher désormais le stage à l'ensemble des médecins de la structure, en équipe… Donc évidemment, sur le principe, on s'en réjouit, mais il nous reste encore à régler les modalités d'organisation, notamment la question des indemnités à reverser aux médecins."
L'avantage qu'y voit Killian L’helgouarc’h, président de l'Intersyndicale nationale des internes (ISNI), c'est que "cela permet de reconnaître la valence universitaire de la MSP ou du CDS, et ce n'est pas rien pour le développement de ces structures", assure-t-il. Mais attention, "s'il y a des problèmes avec le maître de stage, il faut qu'on puisse retirer à ce MSU l'encadrement de l'étudiant sans que cela compromette l'agrément de la structure. Il ne faut pas que cela nous empêche de prendre des mesures". Des points de vigilance que formule cet interne de médecine générale à Montpellier, qui estime, pour autant, que l'agrément comme structure amènera "plus de flexibilité dans les stages et permettra à la fois d'apporter une dimension nouvelle au projet de stage de la structure, et de faire découvrir à l'étudiant plus de choses. Car chaque MSU a sa particularité, sa façon de faire et d'exercer la médecine…"
"C'est une bonne chose"
Stages plus riches et pluralité de regards, recevoir collectivement des stagiaires et non plus individuellement… Pour le Pr Paul Frappé, président du Collège de la médecine générale (CMG), cet arrêté, "c'est une bonne chose" : "Et puis, ça montre qu'il s'agit de la même réalité que dans les services hospitaliers où c'est le service qui accueille l'étudiant, précise le médecin installé en MSP à Saint-Étienne. En revanche, il faut que ces agréments s'appuient à la fois sur un nom et une structure parce que la valeur pédagogique d'un stage tient à la fois à la personne accueillante, qui endosse les responsabilités, et la structure qui assure l'organisation du stage… Agréer les CDS et les MSP permet d'atténuer la dichotomie entre la ville et l'hôpital en montrant qu'on retrouve les mêmes organisations en ville."
Une "bonne nouvelle" dont se réjouit également le Dr Pascal Gendry, coprésident d'AVECsanté. "Une bonne nouvelle pour les équipes… Mais aussi un travail nouveau pour les maisons de santé qui demandent leur agrément." La fédération nationale compte ainsi mobiliser ses antennes régionales pour les aider en ce sens, précise le médecin installé en Mayenne. Tout en ajoutant que "l'ambition" du ministère, "c'est qu'une école de kiné ou une école d'infirmière puisse également conventionner avec la MSP à l'avenir".
La sélection de la rédaction
Comptez vous fermer vos cabinets entre le 5 et le 15 janvier?
Claire FAUCHERY
Oui
Oui et il nous faut un mouvement fort, restons unis pour l'avenir de la profession, le devenir des plus jeunes qui ne s'installero... Lire plus