Revalorisations des kinés : les syndicats obtiennent un accord pour sécuriser leurs nouveaux tarifs
Après "l'injuste" report des revalorisations tarifaires de juillet dernier, les syndicats de kinés réclamaient un "signal fort" aux pouvoirs publics pour "restaurer la confiance". Au terme d'une négociation flash, ils ont obtenu que leurs prochaines revalorisations soient avancées pour éviter toute nouvelle déconvenue.
Ils étaient des centaines à manifester le 1er juillet dernier dans les rues de Paris pour crier leur colère. Comme les médecins spécialistes, notamment, les kinésithérapeutes ont fait les frais de l'avis du Comité d'alerte sur l'évolution des dépenses d'assurance maladie. Rendu le 18 juin, cet avis identifiait un "risque sérieux" de dérapage de l'Ondam 2025, entraînant le report des revalorisations tarifaires conventionnelles prévues pour le 1er juillet 2025 au 1er janvier 2026.
Les kinés s'étaient mobilisés en masse pour dénoncer ce gel tarifaire "injuste". Leurs syndicats évoquaient, eux, une "rupture de confiance" envers les pouvoirs publics. "Sans un signal fort pour restaurer cette confiance, il ne nous était pas possible de reprendre la collaboration, pourtant indispensable, pour faire évoluer le cadre d'exercice de la kinésithérapie", explique le syndicat Alizé dans un communiqué de presse diffusé ce vendredi 19 décembre.
Les syndicats réclamaient des "garanties concrètes" pour reprendre le dialogue, ajoute le Syndicat national des masseurs-kinésithérapeutes rééducateurs (SNMKR), dans un autre communiqué. Ils demandaient une "sécurisation" d'autres revalorisations prévues, elles, en juillet 2026. "Soit en avançant la date de ces revalorisations, soit en les excluant d'un éventuel nouveau report des revalorisations en cas de nouvel avis" du Comité d'alerte, "plus que probable au regard du niveau projeté pour l'Ondam 2026", souligne Alizé.
Les syndicats ont obtenu de la ministre de la Santé l'ouverture d'une négociation "flash" le 25 novembre dernier pour parvenir à un accord. Ce qui "n'a pas été chose aisée", précise Alizé, évoquant un engagement "à contre-courant de la tendance actuelle", plutôt à la baisse des tarifs dans la santé. Cette négociation s'est conclue par la signature d'un avenant à la convention le vendredi 28 novembre, publié le 19 décembre au Journal officiel.
Cet avenant 8 prévoit que les revalorisations prévues au 1er juillet 2026 interviendront finalement au 28 mai 2026. Cela permettra de "compenser partiellement la perte subie par la profession en 2025", indique la Fédération française des masseurs-kinésithérapeutes rééducateurs (FFMKR). Les actes TER 9,49, TER 9,51 (rééducation secondaire à l'affection d'au moins deux territoires lésés) et APM 9,50 (rééducation après amputation d'au moins deux membres) sont concernés (revalorisation de 0,3 point).
"Après plusieurs mois de mobilisation sans faille, cet avenant constitue une première avancée concrète, obtenue dans un contexte politique et budgétaire particulièrement tendu. Il ne règle pas tout, mais il permet d'apporter un premier correctif essentiel aux conséquences de la suspension des revalorisations de 2025", salue la fédération qui note que cette "première victoire" sécurise "24 millions d'euros de revalorisations qui auraient été fortement menacées en cas d'avis défavorable du Comité d'alerte en juin 2026".
La FFMKR demeure "vigilante" car d'autres freins n'ont pas été levés. "Malgré nos demandes, les revalorisations prévues en septembre 2026 ne seront pas avancées. Nous ne pouvons malheureusement pas exclure à ce stade, un avis de dépassement de l'Ondam par le Comité d'alerte en juin prochain. Dans cette hypothèse, elles seraient reportées au 1er janvier 2027", écrit la fédération, qui réclame une réforme de ce mécanisme à l'origine de "suspensions automatiques", jugé "profondément injuste".
"Le chantier de l’évolution de notre cadre d'exercice est tellement vaste qu'il ne pourra pas s'accommoder de la négociation d'un simple avenant conventionnel mais nécessitera la négociation d'une nouvelle convention", prévient également Alizé.
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