Report des revalorisations : l'Ordre des kinés dénonce une "humiliation"
Par voie de communiqué, l’instance a réagi à l’annonce du report au 1er janvier 2026 des revalorisations tarifaires prévues initialement le 1er juillet. Elle s’inquiète des conséquences pour la prise en charge des patients et appelle à la mobilisation des professionnels.
“Un signal extrêmement préoccupant.” C’est en ces termes que réagit l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes au blocage de la revalorisation des actes, initialement prévue le 1er juillet. “Cette décision affecte non seulement l’équilibre économique de la profession, son attractivité, l’avenir des étudiants, et plus largement l’organisation du système de santé, et, in fine, la qualité de la prise en charge des patients”, écrit le Conseil national par voie de communiqué.
Si l’Ordre “n’intervient pas dans les négociations conventionnelles, qui sont du domaine syndical”, pose l’instance, “il se doit de rappeler, au titre de ses missions, que la sécurité des patients et la qualité des soins sont directement compromises, lorsque les actes de kinésithérapie ne peuvent plus être réalisés dans des conditions viables et dans le respect du code de déontologie”. “Quand les tarifs ne permettent plus d’exercer dans des conditions dignes, c’est la qualité des soins aux patients qui s’effondre”, déclare la présidente du CNOMK, Pascale Mathieu.
L’Ordre poursuit, détaillant que faute de valorisation, “certains soins, comme les prises en charge à domicile qui concernent les personnes les plus vulnérables, sont abandonnés, et l’accès aux soins est durablement altéré”. Il rappelle que via ses enquêtes et études, il alerte depuis plusieurs années déjà “sur la forte dégradation de la situation : renoncements à certaines prises en charge, réduction du temps passé auprès des patients, tensions croissantes dans les zones fragiles, délais de prise en charge incompatibles avec le parcours de rééducation”.
“L’humiliation subie nécessite une mobilisation massive”
Il s'inquiète également du nombre croissant de radiations du tableau enregistrées pour “départ à l’étranger”, “prioritairement vers la Suisse et le Québec”. Mais aussi du désengagement partiel de certains professionnels de l’activité thérapeutique. Ou encore de “l’accroissement des signalements de détresse psychologique”, chez des kinés en activité, mais aussi parmi les étudiants. Et s’interroge sur “l’écart entre les annonces politiques et leur concrétisation”.
“Devant la situation qui remet en cause l’avenir même de l’exercice libéral de la kinésithérapie”, l’Ordre appelle les professionnels “à se mobiliser, par tout moyen, individuellement, ou en rejoignant l’appel des trois syndicats unis, en respectant bien sûr la déontologie”. “L’humiliation subie nécessite une mobilisation massive de la profession”, conclut l’instance.
La sélection de la rédaction
Comptez vous fermer vos cabinets entre le 5 et le 15 janvier?
Claire FAUCHERY
Oui
Oui et il nous faut un mouvement fort, restons unis pour l'avenir de la profession, le devenir des plus jeunes qui ne s'installero... Lire plus