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Prescriptions mal rédigées : l'Assurance maladie et les infirmières libérales s'engagent pour réduire les indus

Fruit d'une "démarche commune" entre la Caisse nationale de l'Assurance maladie (Cnam) et les syndicats représentant les infirmières libérales, une première circulaire "pour moins d'indus au quotidien" a été diffusée, mardi 26 novembre.  

28/11/2024 Par Louise Claereboudt
Infirmières
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C'était une demande forte du terrain dans un contexte d'intensification des indus. A l'issue de travaux menés entre mai et juillet dernier par un groupe technique réunissant les syndicats d'infirmières libérales* et la Cnam, "des règles de gestion en cas de prescriptions médicales imprécises et des conditions de facturation des actes infirmiers ont été clarifiées afin d'harmoniser les pratiques", stipule une circulaire diffusée mardi 26 novembre et qu'Egora a pu consulter. 

Objectif : répondre aux difficultés rencontrées sur le terrain par les IDEL et lever certaines incompréhensions entre les partenaires conventionnels, causées notamment par "des divergences d'interprétation de la NGAP**" selon les départements d'exercice. 

Dans le cadre de ce premier cycle de travaux qui s'est clôturé à la mi-juillet, 13 situations de prescription et de facturation ont fait l'objet d'une clarification dans cette circulaire envoyée aux CPAM. Ainsi, pour une prescription de biologie médicale, l'acte de prélèvement est facturable par une IDEL "même en l'absence de mention du préleveur" (exemple : 'à faire par IDEL') et de l'acte de prélèvement (exemples : 'prélèvement', 'prise de sang', 'bilan sanguin'…) sur l'ordonnance", est-il précisé. L'Assurance maladie s'engage, en outre, à prendre en charge un acte de pansement, même si le terme n'est pas présent sur l'ordonnance. Des termes "qui s'y référent" suffisent désormais.

 

Un outil d'aide à la prescription des soins infirmiers bientôt généralisé

La circulaire clarifie également "des situations pourtant déjà intégrées à des avenants comme la facturation du complément horaire pour surveillance de perfusions ou les déplacements pour certains soins", écrit le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil) sur son site. Elle précise également la notion de "prise en charge d'un patient en soins palliatifs", pour laquelle l'infirmière libérale peut facturer la MCI (majoration de coordination infirmière). 

Le document annonce également qu'un outil d'aide à la prescription des soins infirmiers destiné aux médecins sera généralisé début 2025, en complément des six modèles d'ordonnances qui sont d'ores et déjà disponibles sur ameli.fr.

"Ces avancées marquent une étape importante dans l’amélioration de l’organisation et du suivi des soins infirmiers en libéral. Elles témoignent de la volonté des partenaires signataires de placer les infirmières et les patients au cœur des priorités", soulignent les syndicats et la Cnam dans un communiqué commun, envoyé mercredi 27 novembre. 

Un second cycle de travaux a été lancé à la rentrée 2024 afin d'avancer sur les autres chantiers identifiés par les partenaires. D'abord les cotations des perfusions, les cumuls d'actes avec les forfaits BSI, qui ont été inscrits à l'ordre du jour. "Ces points clarifiés, tout le travail effectué va permettre une rentrée en négociations conventionnelles qui est suspendue à la réforme de nos vecteurs législatifs", écrit la Fédération nationale des infirmiers (FNI), sur son site, demandant l'inscription rapide de la proposition de loi infirmière de Frédéric Valletouxv au calendrier parlementaire.

"L'enjeu [de cette feuille de route] est de faire émerger au plus vite des solutions aux problèmes identifiés ; la plupart nécessiteront toutefois des modifications de niveaux conventionnel, réglementaire, voire législatif, pour entrer en vigueur. Ces évolutions ne dépendant pas de la seule Assurance Maladie", indique-t-on aussi dans la circulaire. 

*Convergence Infirmière, la Fédération nationale des infirmiers (FNI) et le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil)

** Nomenclature générale des actes professionnels 

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Claire FAUCHERY

Claire FAUCHERY

Oui

Oui et il nous faut un mouvement fort, restons unis pour l'avenir de la profession, le devenir des plus jeunes qui ne s'installero... Lire plus

il y a 1 an
Que dire, à part qu'en arriver là, pour ne plus être spolié d'actes dûment effectues et justifiés ! Les paramédicaux en ont assez d'être la variable d'ajustement financière de la sécu. Tout le monde s'est ému des agriculteurs dont les rémunérations sont imposées par la grande distribution, mais au moins, personne ne leur reprend ce qu'ils ont gagné à posteriori ! On marche sur la tête !
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780 points
Débatteur Passionné
Gastro-entérologie et hépatologie
il y a 1 an
Les temps changent et l’a peu près n’est plus possible ….tous coupable et le libre cours a l’interprétation ne doit plus être possible La situation financière est-elle qui est Nécessaire de clarifier la situation Une fois pour toute créer une nomenclature claire sans ambiguïté opposable ( autour de la table de négociation médecin infirmière CNAM)…..et ne pas accoucher d’un torchon avec une porte ouverte à l’interprétation source de conflits Rôle capital du prescripteur et qu’il doit comprendre être léger dans se domaine n’est plus acceptable ( effort d’écriture, respect de la nomenclature , respect des protocoles etc…) Libre à lui de faire ce qu’il veut….mais il n’est plus conventionné et où il a le courage de marquer hors AMM sur l’ordonnance . Dans les cas très particuliers il aura toujours une possibilité de trouver une solution acceptable pour le patient. Cela s’adresse aussi bien aux médecins libéraux qu’hospitaliers qui souvent se pensent au dessus de la mêlé. «  vous comprenez moi les papiers ce n’est pas mon travail « ….!!! Oui les papiers font partie du travail car vous utilisez les biens publics Enfin assez de jouer sur des prescriptions non valides parce que un article en fait la promotion ….c’est typique de l´ozempic qui a une AMM bien précise qui doit être appliquée si non hors AMM ou dans le cadre d’une expérimentation. Cela me rappel une vieille histoire ou un médicament avez perdu son AMM pour une non efficacité notoire et plus des effets secondaires frequents et un  » grand patron «  avait interpellé la presse trouvant cela scandaleux !!! ( depuis ce traitement bien évidemment n’est plus prescrit et pour cause) Ce n’est pas pour autant que les patients seront mal pris en charge et surtout tout le monde trouvera son compte…mais je rêve
Photo de profil de PIERRE BERTON
1,7 k points
Débatteur Passionné
Autre spécialité médicale
il y a 1 an
Envoyer les ordonnances "mal rédigées" en A/R à la CPAM: régime de délation instauré, qui ne sera pas à sens unique, et pourquoi pas la dénonciation d'un diagnostic suspecté erroné par un ou une IDE et plus tard une AS? Imaginez en Ukraine ce qui se passerait si les sergents contestaient leurs officiers au GQG avec accusé de réception: le bazar.
 
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