La branche maladie de la Sécurité sociale est-elle en passe de céder son bonnet d’âne ? Le projet de loi de financement de la Sécu pour 2023, présenté ce lundi en conseil des ministres, prévoit un déficit de 6,8 milliards, en nette baisse par rapport à 2022 – où il s’établissait à 17,8 milliards d’euros. Une baisse qui s’inscrit dans un contexte de croissance et d’inflation. En 2023, les dépenses ne devraient progresser que de 2,1%, tandis que les recettes devraient croître de 4,1 %. Le déficit poursuit ainsi sa chute vertigineuse depuis le record de 2020. Le déficit de la Sécurité sociale avait atteint 39,7 milliards d’euros, notamment à cause de l’explosion des dépenses de santé en pleine pandémie. L’an prochain, les pertes devraient être réduites grâce, notamment, à la branche maladie – dont le déficit devrait considérablement chuter : -6,5 milliards d’euros prévus en 2023, contre -20,3 milliards d’euros en 2022. En effet, les dépenses liées à la crise sanitaire devraient être bien inférieures à celles connues ces deux dernières années. Celles-ci ont été provisionnées à hauteur de 1 milliard d’euros en 2023 (au titre de la vaccination et des tests de dépistage), contre 11,5 en 2022. Reste à voir si cela sera suffisant au regard de l’évolution de l’épidémie.
Ombre au tableau : la branche vieillesse**, elle, devrait voir ses pertes augmenter dans les années à venir compte tenu du vieillissement de la population : -1,7 milliard en 2022, -2,7 milliards en 2023 et jusqu’à -13,7 milliards en 2026. +3,7% pour l’Ondam, hors dépenses liées au Covid Pour l’année 2023, l’objectif national de dépenses d’Assurance maladie (Ondam) poursuivra sa progression. Le PLFSS intègre ainsi une hausse de l’Ondam de 3,7% l’an prochain hors dépenses liées à la crise sanitaire, soit une augmentation de 8,6 milliards d’euros par rapport à l’année dernière et de 57 milliards par rapport à 2017, peut-on lire dans le texte réglementaire. Toutefois, "en raison de la baisse des dépenses liées à la crise sanitaire, sur l’ensemble du périmètre, l’évolution serait de - 0,8 % par rapport à l’Ondam rectifié 2022". Hors dépenses liées à la crise, l’enveloppe allouée aux soins de ville devrait ainsi augmenter de 2,9%, soit 2,9 milliards d’euros. Celle des établissements de santé sera en hausse 4,1% (soit 4 milliards) pour s’établir à 100,7 milliards d’euros pour l’année 2023.
* régimes obligatoires de base de la sécurité sociale et du Fond de solidarité vieillesse. **Branche vieillesse du régime obligatoire de base de la Sécu + Fond de solidarité vieillesse.
La sélection de la rédaction
Faut-il octroyer plus d'autonomie aux infirmières ?
Safoin Kadi
Non
Ça peut créer des tensions entre infirmières et médecins ou autres professionnels de santé si les rôles ne sont pas clairement déf... Lire plus