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Son médecin qualifie son homosexualité de pathologie, il interpelle l'Ordre

Alors qu'il avait demandé une lettre d'adressage à son généraliste pour aller voir un ORL, un patient a été choqué de voir que ce dernier avait mentionné son homosexualité dans la liste des pathologies en cours. 

10/07/2024 Par Louise Claereboudt
Déontologie
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Sous le "choc", ce patient de 46 ans, habitant à Mimizan (Landes), s'est confié au quotidien régional Sud-Ouest. Au canard, il explique avoir demandé une lettre d'adressage à son médecin généraliste pour se rendre chez un ORL du bassin d'Arcachon étant gêné par "des bouchons dans les oreilles".

S'il a bien obtenu le précieux sésame sur lequel figurent entre autres ses antécédents familiaux, le quadragénaire a constaté que le praticien avait mentionné, parmi ses pathologies en cours, son "homosexualité", à côté de son "asthme" et de "troubles du sommeil non organiques". "Je suis consterné. Je demande que ce médecin s'excuse", a-t-il déclaré auprès de Sud-Ouest.

Contacté par le journal, le praticien s'est justifié, indiquant que "d'un point de vue pratique sur le logiciel, c'est plus simple d'avoir tout dans la même case. Mais si c'est là que le bât blesse, alors je comprends. L'homosexualité n'est pas une pathologie", a-t-il affirmé.

Le patient explique qu'il a consulté pour la première fois ce médecin au printemps 2023. Après avoir contracté une syphilis, le quadragénaire s'était retrouvé sans généraliste. On le lui avait conseillé. Lors du premier rendez-vous, l'homme, sous Prep, assure que le généraliste a eu "un discours moralisateur en m'indiquant que le traitement n'était pas la solution. La solution, c'est le préservatif, et il a souligné que ma façon de vivre était dangereuse pour ma santé."

Auprès de Sud-Ouest, le médecin a invoqué le secret médical.

Après ce premier rendez-vous, "je n'osais plus aller le voir", a confié le patient, qui n'a pris rendez-vous que pour faire renouveler ses traitements.

"Encore choqué" par le contenu de cette lettre d'adressage, le quadragénaire a prévenu l'Ordre des médecins des Landes. "D'un point de vue déontologie, un médecin ne peut faire figurer l'orientation sexuelle d'une personne. En cas de plainte du patient, ce médecin sera rappelé à ses devoirs déontologiques", a précisé le président du CDOM, le Dr Jean-François Dubroca.

[avec Sud Ouest]

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5 débatteurs en ligne5 en ligne
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Débatteur Passionné
Autre spécialité médicale
il y a 1 an
Le tort c'est d'avoir mentionné l'homosexualité à la rubrique pathologies/antécédents. Pour des bouchons d'oreilles c'est sans interet (je crois !). Pour des lésions buccales la notion de syphilis par ailleurs aurait été justifiée, au moins utile. Quand au "discours moralisateur" il y a pire ! Il me semble que ça témoigne de l'attention que le confrère portait dune façon générale à celui qu'il considérait comme "son patient". L'usage du préservatif a un interet pratique et ne relève pas d'un discours moralisateur déplacé. On exige de nous d'être des robots, sans sourires (présumés vicelards), sans toucher (gestes présumés déplacés), sans paroles (présumées égrillardes), sans se louper sur le genre de la personne qui se présente (monsieur ? madame ? heu désolé....). Jai cru comprendre qu'on faisait de "la médecine humaine" .... c'est fini ?
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1,1 k points
Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 1 an
Ce patient de 40 ans vient d’avoir une syphilis Il est adressé à l’orl Oui il faut signaler ceci, mais comme TOUJOURS tout est dans la façon de faire En parler avec le malade, lui expliquer qu’il vaut mieux que l’orl soit au courant de ce contexte et lui demander l’autorisation de le mentionner En médecine ce n’est pas la multiplication des règles qui règlent les problèmes mais le relationnel et l’empathie La, le médecin n’a pas été très bon ni médical Pour ce qui est d’une infraction, rien à cirer
Photo de profil de mazen traboulsi
82 points
Radiodiagnostic et imagerie médicale
il y a 1 an
L’homosexualité était classée en France comme une pathologie psychiatrique jusqu'en 1992, l'homosexualité a longtemps été considérée comme une déviance, et en 1970, un psychiatre évoquait l'homosexualité comme un « symptôme », un terme médical, donc notre confrère (et compte tenu de l’atteinte du syphilis), il a peut-être cru que ce signalement peut être utile à notre collègue ORL tout simplement, chercher l’erreur !
 
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