Repérage des bébés secoués : les médecins pourront bel et bien suivre les recommandations de la HAS

12/07/2021 Par Pauline Machard
Le Conseil d’Etat a rejeté la demande de parents qui réclamaient l’annulation des consignes données par la HAS aux médecins afin de repérer les enfants victimes du syndrome du bébé secoué. Les parents estimaient que ces recommandations étaient responsables d’erreurs judiciaires.  

Le déroulé de l’affaire est le suivant : en 2011, la Haute Autorité de santé (HAS) a édicté des consignes à destination des médecins. Celles-ci ont été actualisées par la suite en 2017. Elles stipulent que lorsqu’un syndrome du bébé secoué est diagnostiqué, l’enfant “doit bénéficier d’une hospitalisation en soins intensifs pédiatriques” et que le professionnel de santé doit “effectuer impérativement un signalement au procureur de la République afin de protéger l’enfant”.  

Mais l’association Adikia, qui regroupe selon ses termes des “parents accusés à tort de maltraitance suite à des erreurs de diagnostic”, a contesté ces recommandations et saisi le Conseil d’Etat pour les faire abroger. Estimant qu’elles peuvent “causer un nombre massif d’erreurs médicales conduisant à autant d’erreurs judiciaires”, selon une lettre envoyée par leur avocat à la HAS, fin 2019. Pour ces parents, les recommandations de la HAS conduisent à attribuer automatiquement au syndrome du bébé secoué des symptômes qui peuvent être causés par des chutes de faible hauteur ou des maladies génétiques.  

 

Pas d’erreur manifeste d’appréciation 

Mercredi 7 juillet, le Conseil d’Etat a rejeté la demande de ces parents, la recommandation ne pouvant “être regardée, au regard des connaissances médicales avérées à la date de la présente décision, comme étant entachée d’erreur manifeste d’appréciation”. Selon lui, il est faux de dire que “la recommandation de bonne pratique méconnaîtrait la présomption d’innocence”.  

En outre, dans sa décision, la plus haute juridiction française estime que "contrairement à ce qui est soutenu, la recommandation n’indique pas (...) qu’une chute de faible hauteur ne peut occasionner des symptômes similaires à ceux du syndrome du bébé secoué, mais relève que les lésions associées à une telle chute ne peuvent présenter les caractéristiques et la localisation des lésions associées à un secouement”.  

[Avec AFP] 

Etes-vous prêt à stocker des vaccins au cabinet?

Fabien BRAY

Fabien BRAY

Non

Je tiens à rappeler aux collègues que logiquement tout produit de santé destiné au public stocké dans un frigo, implique une traça... Lire plus

4 débatteurs en ligne4 en ligne
 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Déserts médicaux
"J'ai à peu près la même aisance financière mais je travaille moins" : avec ses centres de santé, l'Occitanie...
17/12/2025
20
Podcast Médecine légale
Un homme meurt en sortant les poubelles : le légiste Philippe Boxho revient sur cette histoire "complètement...
23/09/2025
0
Histoire
"Mort sur table" : retour sur l'affaire des "médecins de Poitiers", qui a divisé le monde hospitalier
15/12/2025
3
Pédiatrie
Moins de médecins, moins de moyens, mais toujours plus de besoins : le cri d'alerte des professionnels de la...
06/11/2025
14
Infectiologie
Ces maladies insoupçonnées qui ont contribué à causer la perte de la Grande armée de Napoléon
21/11/2025
0
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
2