
Les "pseudothérapies" désormais remboursées pour les fonctionnaires : le collectif No Fakemed s'insurge
Depuis le mois de janvier, les mutuelles de fonctionnaires remboursent chiropracteurs, ostéopathes, homéopathes, étiopathes au rythme de deux visites par an, pour 40 euros la consultation… Un contrat a également été signé pour les agents de l'Education nationale pour la prise en charge des pratiques de soins non conventionnelles. Face à ce constat le collectif Fakemed appelle à ne plus rembourser les "pseudothérapies" dans une tribune publiée dans les colonnes de L'Express.

Dans une tribune publiée dans L'Express, le Collectif No Fakemed, regroupant médecins, citoyens chercheurs et autres professionnels de santé "engagés pour une médecine fondée sur les preuves scientifiques" alerte sur le remboursement des "pseudothérapies" dans un contexte de difficulté de financement du système de santé.
"À l'heure où notre système de santé connaît des difficultés majeures d'accès aux soins et de financement, il est crucial que chaque euro dépensé le soit pour des traitements dont l'efficacité a été rigoureusement démontrée", déclare le Collectif No Fakemed, regroupant médecins, citoyens chercheurs et autres professionnels de santé "engagés pour une médecine fondée sur les preuves scientifiques". "Le remboursement de pratiques non validées scientifiquement constitue non seulement une utilisation contestable des ressources publiques, mais aussi une forme de légitimation institutionnelle potentiellement dangereuse pour les patients", ajoute-t-il.
Le collectif réagit à la signature d'un contrat de l'Etat avec la MGEN et CNP assurance pour les fonctionnaires de l'Education nationale. Le texte prévoit la prise en charge de pratiques de soins non conventionnelles (homéopathie, ostéopathie, acupuncture, naturopathie, chiropraxie, sophrologie...).
"On confond le soin et le bien-être, quel mauvais signal", déplore un ancien ministre de la Santé dans les colonnes du Canard enchaîné. "Comment l'Etat peut-il décider pour ses millions de fonctionnaires de rembourser des choses que l'Etat se tue à faire dérembourser et considère comme du charlatanisme", ajoute un autre ex-ministre.
No Fakemed alerte par ailleurs sur "le label flou" de "médecine intégrative" et craint que cela n'aboutisse à un abandon de traitements essentiels au profit d'alternatives non validées ou encore à une confusion dans l'information médicale auprès du grand public
Les signataire de cette tribune publiée dans L'Express appellent les autorités de santé à "maintenir une exigence de validation scientifique rigoureuse comme prérequis à tout remboursement".
Dans son rapport d’information publié en septembre 2024, le Sénat propose, pour contrer la forte augmentation des tarifs des complémentaires de santé, de revenir sur la prise en charge des pratiques de soins non conventionnelles. Selon le rapport, le coût de ces pratiques a été multiplié par cinq ces huit dernières années, pour atteindre presque 1 milliard d’euros en 2023.
[Avec Le Canard enchaîné et lexpres.fr]
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