#MeToo médecine : le président de l'Ordre veut "se débarrasser du fléau" des violences
Dans un entretien donné à Ouest France, le Dr François Arnault, président du Conseil national de l'Ordre des médecins prend position sur la vague #MeToo qui touche la médecine. Des mesures seront prises "pour se débarrasser de ce fléau", annonce-t-il.
"Je me réjouis de cette prise de conscience parce qu’elle est indispensable, autant qu’elle l’est dans le monde de la télévision ou du cinéma, et chez un certain nombre de grands acteurs de la société, dont les médecins font partie. Il est évident qu’il faut en tirer toutes les conséquences. C’est le rôle de l’Ordre d’analyser d’abord, ensuite de donner un avis puis de prendre des mesures pour essayer de se débarrasser de ce fléau", commente le président de l'Ordre des médecins dans un entretien à Ouest-France suite au mouvement #Me Too dans le monde médical, avant de poursuivre : "C’est absolument impossible qu’on tolère que les patients soient victimes de comportements inadaptés, et scandaleux que les médecins ou les soignants entre eux aient des attitudes de la sorte. Il faut réagir."
Alors que 78% des femmes médecins disent avoir été victimes de comportements sexistes, 30% d’entre elles déclarent avoir subi aussi des gestes inappropriés à connotation sexuelle, le Dr Arnault s'est dit effrayé, devant ces chiffres mais n'en n'a pas nié la réalité. Une enquête de l'Ordre auprès des médecins concernant les violences sexuelles et sexistes, ainsi que sur les violences tout court dans la profession débutera au mois de juin. Les résultats seront connus en octobre.
En attendant, l'Ordre a décidé de prendre position. "Nous avons bien acté qu’exercer la médecine et manquer à la probité et à la moralité, ce n’est pas compatible", a estimé le Dr Arnault, ce lundi 27 mai. Une Commission nationale a été mise en place pour recueillir les plaintes avec un logiciel dédié. "Le travail de cette commission est d’analyser toutes les plaintes des patients ou des médecins qui sont adressées aux conseils départementaux. Dans certains cas, l’Ordre national vient en soutien des conseils départementaux. Il nous arrive aussi de faire appel quand les quantums des sanctions disciplinaires sont insuffisants."
"L’objectif est qu’un médecin qui manque à la moralité et à la probité ne puisse pas exercer la médecine si les faits pour lesquels il est condamné sont suffisamment graves, s’il a été condamné pour des crimes jugés définitivement", a tonné le président de l'institution ordinale, selon qui "l’Ordre a un rôle essentiel à jouer pour moraliser et normaliser la profession médicale".
[Avec Ouest-France.fr]
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