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"Il faut passer de l'interdit au déontologiquement possible" : l'Ordre auditionné à l'Assemblée sur l'aide à mourir

Le président du Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom) était auditionné mardi 23 avril devant la commission spéciale de l'Assemblée nationale au sujet du projet de loi sur l'aide à mourir. Il a posé ses garde-fous, a rappelé que la clause de conscience spécifique était "incontournable" et a réclamé une meilleure protection des médecins dans le cadre de la loi.  

24/04/2024 Par Sandy Bonin
Ethique Déontologie
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"C'est le malade qui est le vrai décideur" de l'aide à mourir, a souligné le Dr François Arnault, président du Cnom devant la commission spéciale de l'Assemblée nationale, présidée par l'ancienne ministre Agnès Firmin Le Bodo. Mais il faut impérativement prévoir la possibilité d'une décision collégiale sur l'octroi ou non de cette aide à mourir, a estimé le président de l'Ordre. Le médecin "doit pouvoir avoir recours dans sa décision au soutien d'un autre professionnel de santé", même si cette collégialité ne doit pas être rendue "obligatoire".  Mais "la difficulté de la collégialité -c'est notre ennemie- c'est la démographie", a jugé le Dr Arnault. 

Le texte gouvernemental prévoit qu'une fois qu'un patient demandera une aide au suicide, ce sera à un médecin de se prononcer après une procédure lui laissant jusqu'à 15 jours. Il le fera seul, même s'il devra solliciter l'avis d'au moins deux personnes : un spécialiste de la pathologie concernée, qui ne connaît pas le patient, et un soignant non médecin, qui aura de préférence accompagné le malade.  

"Plus ce sera déontologiquement possible, plus les médecins la pratiqueront" 

 Sur la question des médecins non favorables à proposer l'aide à mourir, le Dr Arnault a estimé qu'il "faut passer de l'interdit au déontologiquement possible". "Plus ce sera déontologiquement possible, plus les médecins la pratiqueront", a estimé le président de l'Ordre, rappelant que "la clause de conscience spécifique est incontournable". En revanche, le Dr Arnault s'est opposé à une reformulation du serment d'Hippocrate.  

L'aide à mourir ne fait pas l'unanimité chez les médecins. Selon une étude de l'Ordre, 66% des praticiens sont contre, 23% pour, 11% sans opinion. 

Le président du Cnom a donc souhaité que la future loi protège mieux les praticiens en cas de dépôt de plainte auprès de l'institution dans le cadre d'une mort assistée. La solution pourrait être de ne pas imposer à l'Ordre de saisir systématiquement son instance disciplinaire en cas de plainte, comme pour les signalements de violences sur mineurs, selon lui. 

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Claire FAUCHERY

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Médecine générale
il y a 2 ans
Appelons un chat un chat : l'aide à mourir n'est pas autre chose que du suicide assisté qui conduira inévitablement à l'euthanasie et toutes ses dérives totalitaires malgré tous les garde fous qu'on pourra mettre et qui tomberont les uns après les autres si la brèche est ouverte. Il suffit de voir ce que sont devenus ceux mis en place lors de la loi sur l'avortement avec son inscription à la constitution. L'Ordre ne fait qu'obéïr aux politiciens en quête d'électorat : il suffit de voir comment le serment a été modifié depuis plus de 40 ans pour être à la botte de la société.
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Médecine générale
il y a 2 ans
Tout est dit dans le titre : il "faut passer de l'interdit au déontologiquement possible". "Plus ce sera déontologiquement possible, plus les médecins la pratiqueront",  C'est l'anesthésie des consciences qui ne permet plus de distinguer le bien du mal comme de l'absence d'éducation qui conduit à toute la violence actuelle puisque les fauteurs et leurs juges ne se rendent même plus compte de leurs responsabilités
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Médecine générale
il y a 2 ans
Rappelons que le soignant et le soigné restent des humains et que le colloque singulier soignant-soigné a toujours existé et qu'on sait depuis belle lurette comment abréger avec compassion et empathie les douleurs finales de nos graves patients avant même qu'il y ait une loi Leonetti ou autre
 
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