
70% des jeunes médecins formés en Algérie, Maroc et Tunisie veulent s'exiler
Si la situation des trois pays est différente, leurs médecins ont en commun leur désir d'émigration.

On a souvent tendance, depuis la France, à regrouper le Maroc, l’Algérie et la Tunisie sous l’appellation de "Maghreb". Mais cet amalgame est problématique sur le sol nord-africain, et pas seulement parce que "Maghreb" est le nom du Maroc en arabe. En effet, la situation de ces trois pays est très différente à bien des points de vue : situation politique, perspectives économiques, enjeux démographiques…
En ce qui concerne les migrations médicales, les différences sont particulièrement mises en avant dans un article de l’économiste algérien Ahcène Zehnati paru en janvier 2024. Celui-ci note ainsi que l’Algérie forme à elle seule chaque année plus de 8000 médecins, soit plus de deux fois plus que la Tunisie et le Maroc réunis (respectivement 1000 et 2300 médecins formés par an). C’est ce qui conduit Ahcène Zehnati à parler pour l’Algérie de "stratégie de saturation de l’offre". La Tunisie, de son côté, est marquée par "la crise économique et le chômage affectant les diplômés", tandis que de son côté, le Maroc ne parvient pas, malgré l’ouverture de nouveaux centres de formation, à augmenter significativement le nombre de diplômés.
Mais il est une chose qui semble réunir les praticiens marocains, algériens et tunisiens : leur désir commun d’émigration. Ahcène Zehnati cite, en effet, différentes enquêtes auprès des jeunes médecins qui montrent des chiffres assez uniformes sur cette question. Les résidents algériens sont, selon une publication de 2023, 74% à exprimer le désir de s’expatrier ; une enquête de 2021 évaluait le chiffre à 70% chez les étudiants de la faculté de médecine de Casablanca, et un travail effectué en 2020 montrait que 69% de leurs homologues à Tunis partageaient ce désir.
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