Le gouvernement a décidé d'agir pour les remettre au travail. Mardi 5 mars, les autorités sud-coréennes ont annoncé qu'elles commençaient à suspendre les licences des médecins grévistes. Depuis deux semaines, des milliers de jeunes praticiens ont cessé le travail pour protester contre une réforme de la formation médicale. Avec ces suspensions, le gouvernement souhaite donc les sanctionner pour avoir quitté leurs hôpitaux pour faire grève. Au total, les autorités sud-coréennes ont identifié 7 800 médecins qui ont défié l'ordre de retour au travail à la date limite du 29 février, indique l'AFP. Elles ont affirmé qu'elles enverraient des notifications de suspension de licence dès mardi. "Dès que nous aurons la confirmation qu'ils ont violé l'ordre de retour au travail, nous enverrons un préavis de mesure administrative à partir d'aujourd'hui", a indiqué l'un des vice-ministres de la Santé, Park Min-soo, lors d'une conférence de presse, faisant référence à la suspension de la licence. En Corée du Sud, la loi interdit aux médecins de faire grève. Ce mercredi 6 mars, la police a convoqué un premier praticien pour interrogatoire. "Je suis venu ici sans problème parce que je n’ai littéralement rien à cacher, ni aucune raison de le faire", a ainsi déclaré le chirurgien de 65 ans à la presse, avant d’entrer dans les locaux de la police métropolitaine de Séoul. "L’accusation d’incitation ne peut être établie car nous n’avons jamais incité les jeunes médecins à démissionner en masse", selon lui.
Cette grève menée par les jeunes médecins a été très suivie, et a perturbé le fonctionnement des hôpitaux de Corée du Sud. Certains établissements ont été contraints d'annuler des traitements cruciaux et des opérations chirurgicales, incitant le gouvernement à porter son alerte de santé publique au niveau le plus élevé. En effet, selon le ministère de la Santé, près de la moitié des opérations chirurgicales prévues dans certains grands hôpitaux ont été annulées depuis la semaine dernière. Pour cause : quelque 10 000 jeunes médecins ont démissionné et cessé de travailler il y a près de deux semaines pour protester contre une augmentation des admissions dans les écoles de médecine à partir de l'an prochain. Pour les autorités, celle doit améliorer l'offre de santé pour une population vieillissante, mais les grévistes estiment que cette réforme va nuire à la qualité de la formation. Malgré l'avertissement de suspension, la plupart des grévistes ont poursuivi leur mouvement. Lundi 4 mars, près de 9 000 médecins stagiaires étaient toujours en grève. [avec AFP et Le Monde]
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