Médecin

Un quart des médecins libéraux envisagent de poursuivre leur activité après 70 ans

Menée auprès de plus de 1 700 médecins français, une enquête* réalisée par Medscape révèle que 63% des médecins prévoient de s’arrêter dans la soixantaine. Si beaucoup de praticiens aspirent à travailler moins après 60 ans, les contraintes économiques et la pénurie de successeurs repoussent sans cesse l’échéance.  

09/10/2025 Par Sandy Bonin
Médecin

20% des médecins - et 24% des libéraux - envisagent de poursuivre leur activité après 70 ans. 63% des médecins prévoient cependant de s’arrêter dans la soixantaine. C'est ce que révèle une enquête* réalisée par Medscape, publiée ce jeudi 9 octobre. Selon cette étude, la dimension identitaire du métier, ajoutée aux contraintes financières, pèse lourdement dans la balance. En effet, 31% des médecins se disent animés par la passion, alors que 27% considèrent la médecine comme une part essentielle de leur identité. "La médecine rythme ma vie", confie un ORL de 55 ans. En outre, plus de 40% des praticiens estiment ne pas avoir les moyens financiers de partir plus tôt.

Seuls 4% des médecins interrogés envisagent donc d’arrêter avant 60 ans (15% des médecins de moins de 45 ans), tandis que 36% des femmes visent un départ entre 60 et 65 ans, et seulement 18% pour les hommes. 

Au-delà des motivations personnelles, la crise démographique médicale oblige nombre de praticiens à rester en activité. Dans certaines régions et pour certaines spécialités, l’absence de relève rend la retraite presque impossible. "Il y a un manque cruel de médecins, je me sens obligée de continuer à exercer", commente ainsi une urgentiste du Grand Est. "Seul de ma spécialité sur trois départements, mon départ mettrait en danger la population", abonde un dermatologue, exerçant en Auvergne-Rhône-Alpes. 

Après leur carrière, 26% des médecins souhaitent travailler à temps partiel, tandis que 35% envisagent de cesser toute activité. Mais seuls 5% des praticiens se disent heureux à l’idée de quitter la médecine. 25% doutent de pouvoir couvrir les besoins de leur famille dans un contexte économique incertain, et 43% craignent de perdre une part de leur identité. 

*L'enquête a été réalisée à partir des retours de 1 724 médecins exerçant en France, recueillis entre le 7 avril et le 14 juillet 2025. Plus de la moitié de l’échantillon est composée d’hommes (57%), et la majorité a plus de 45 ans. Un peu moins d’un quart des répondants exerce en Île-de-France, 67% en milieu urbain et 19% en milieu rural. Un tiers des médecins interrogés exerce à l’hôpital, principalement dans le secteur public, et ils sont, pour la plupart, salariés. 

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Claire FAUCHERY

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Débatteur Passionné
Autre spécialité médicale
il y a 2 mois
Le syndrome du sauveur, le syndrome de l'irremplaçable, une prébende de sénateur, seriez-vous adeptes vous aussi, chers confrères, de l'exécution provisoire des jugements sans appel et à l'emporte-pièce dès l'âge légal de la retraite? Je travaille encore à temps partiel à un âge avancé, fais de la FMC permanente, aide mes petits-neveux et nièces, qui gagnent bien leurs vies mais comme moi adorent le superflu au-delà du nécessaire à l'âge où on peut en profiter un max, je vais en voyages et croisières, et parfois je ne fais rien, ravi simplement en vieux routard de la vie de regarder et de suivre le monde et son train. "A la casse, pépé!"? Il y a 5 ans que j'ai dit à mon employeur public "Si je gêne l'arrivée d'un successeur, une rupture conventionnelle et 5 minutes plus tard, la place est libre.". Je ne sais pas si je suis irremplaçable, mais je ne suis pas encore remplacé même au tarif fort et j'aime l'argent pris comme de la liberté en poche.
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Incontournable
Médecine générale
il y a 2 mois
Quand j'ai commencé mon activité libérale mon prédécesseur, m'a arrêté devant un cimetière et m'a dit " tu vois là bas c'est plein de gens indispensables". il y a une vie en dehors de la médecine si on a bien géré sa carrière, certaines spécialités sont moins usantes que d'autres donc libre à celui qui pense pouvoir aider de le faire. Mais ne pas oublier que les temps ont changé et faudra tenir avec le harcèlement des caisses sur la moindre prescription, sinon on finira comme Molière par mourir sur scène....
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3,2 k points
Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 2 mois
Seuls les médecins ayant atteint l'âge de la retraite peuvent répondre à cette question objectivement , continue ou continue pas d'exercer à 68 ans voire plus Étonnant que les problèmes financiers surgissent dans les premiers rangs . À 45 ou 50 ou même 60 ans , je ne m'étais jamais préoccupé du montant de ma retraite . J'ai commencé à 66 ans et j'en profite pour recommander à la CARMF et CAPIMED d'investir un peu moins dans des obligations d'état , ceal n'est rien d'autre qu'un impôt déguisé , un de plus . En revenant au sujet , aucun syndrome du sauveur mais la triste réalité ; ne pas laisser sombrer une association de soignants , aujourd'hui , un qui part , c'est un de moins et donc des cotisations en moins , ne pas abandonner des patients que vous avez suivis plus de trente ans et qui n'auront plus de médecin traitant . Je n'appelle pas cela le syndrome du sauveur mais du civisme ou de la compassion et si je continue , ça n'est certainement pas pour la France d'aujourd'hui gérer par des voyous qui EUX n'ont fait preuve d'aucun civisme ni compassion vis à vis du peuple .... Ne reconnait on pas l'arbre à ses fruits ?
 
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