Michel Cymes, crédit photo : Justine Maurel
"J'ai des confrères qui ont oublié de lire le code de déontologie": Michel Cymes questionne le secret médical dans sa première pièce de théâtre
Depuis le 25 septembre, le Dr Michel Cymes foule les planches du théâtre Saint-Georges, à Paris, pour la pièce Secret(s) médical, qu'il a coécrite. Une première pour le chirurgien ORL retraité, qui se confie au micro d'Egora.
Michel Cymes, crédit photo : Justine Maurel
Il est 19h au théâtre Saint-Georges, dans le 9e arrondissement de la capitale. Le rideau s'ouvre, au milieu de la scène trône un bar : nous sommes dans le restaurant d'André, personnage incarné par le très médiatique Michel Cymes. Il se prépare à accueillir ses quatre amis médecins - un proctologue, une généraliste, un chirurgien esthétique et un psychiatre - pour une soirée privée.
Au cours du dîner, le psy fait une révélation fracassante : l'un de ses patients, un homme politique très controversé, a décidé de se présenter à la présidentielle. Il se retrouve alors face à un dilemme : doit-il briser le secret médical pour protéger l'intérêt général ?
J'ai quelques confrères qui ont oublié de lire le code de déontologie
"On a coécrit ça avec trois amis [Christophe Brun, Patrice Romedenne et Nicolas Lumbreras, NDLR], nous explique Michel Cymes avant une représentation. Chacun avait un rôle très précis dans l'écriture. Moi, je m'occupais de tout ce qui était médical." Avec cette pièce, il a avant tout voulu montrer comment les médecins parlent de leurs patients entre eux : "J'ai quand même quelques confrères qui ont oublié de lire le code de déontologie, notamment ceux qui s'occupent de personnes célèbres, explique-t-il. Normalement je n'ai pas le droit de dire à un confrère 'tu ne sais pas qui j'ai vu ce matin ?', mais vous savez bien que ce n'est pas ce qui se passe, et que régulièrement on aime bien […] se faire mousser !'."
A travers le personnage d'André, le seul qui n'est pas médecin donc, il se place du côté du public : "André représente le patient […]. Ça fait des années qu'il entend [ses amis] parler de choses dont ils ne devraient pas parler, à un moment je le dis dans la pièce :' vous êtes tous très bavards je vous signale !' Donc je joue finalement le bon sens près de chez vous, et ça, j'aime beaucoup."
La question du secret médical constitue ainsi un véritable enjeu de fond. "Je suis obsédé par ça en tant que médecin", admet Cymes, mais la pièce reste avant tout une comédie portée par des personnages aux traits de caractère exagérés. C'est le cas notamment du chirurgien esthétique, joué par Jean-Pierre Malignon, qui multiplie les relations intimes avec ses patientes. "Ces personnages, qui sont tous caricaturaux, je les ai rencontrés dans ma carrière, confesse Michel Cymes. Je me suis beaucoup inspiré de ma propre expérience".
L'humour carabin comme fil rouge
L'esprit carabin, avec ses blagues grivoises, très tournées vers le sexe, nourrit d'ailleurs la pièce. "Vous connaissez beaucoup de médecins qui, quand ils se retrouvent entre eux, ne font pas de vannes qui ressortent des salles de garde ?, lance le médecin retraité, sourire aux lèvres. C'est un état d'esprit qui nous a permis, quand on était internes, de sortir de la difficulté qu'il y a quand on a 25 ans d'être confronté à la mort, à la maladie, à la souffrance, au désespoir des patients. On sait bien que c'est notre sas de décompression, donc ça nous reste".
Son expérience de médecin, qui l'a aidé pour écrire la pièce, a aussi été un atout majeur dans sa pratique du théâtre. "Pour être un bon médecin, il faut écouter et observer. Et c'est ce que j'ai fait pendant toutes les semaines de répétition avec le metteur en scène Philippe Lelièvre. J'ai observé mes petits camarades avec lesquels je jouais pour voir comment ils se déplaçaient, comment ils apprenaient, comment ils donnaient les répliques, quelles étaient les intentions qu'ils mettaient… et c'est ce qui fait que j'ai réussi à faire ce qui me paraissait impossible : monter sur scène."
Les spectateurs semblent conquis par ce nouveau rôle : Secret(s) médical, initialement à l'affiche du théâtre Saint-Georges jusqu'en janvier 2026, a été prolongée jusqu'au 2 mai. La pièce sera ensuite jouée dans toute la France à partir du mois d'octobre.
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