C'est une grande première, et pourtant ça part très mal. Dans un souci de protéger les joueurs professionnels de rugby, la Ligue nationale de rugby lance ce mardi un Grenelle de la santé. Mais, alors que la Fédération a fait savoir qu'elle ne s'y rendrait pas, le projet semble mort-né.
Initié par la Ligue nationale de rugby, ce Grenelle était censé rassembler l'ensemble des représentants du rugby (entraîneurs, préparateurs physiques, joueurs, présidents de club, médecins) pour proposer des solutions. En cinq ans, le nombre de blessures a doublé chez les joueurs de rugby, et les chocs sont chaque année plus violents. "La plus grosse évolution c'est sur le bruit, explique Bernard Dusfour, président de la commission médicale de la LNR. Avant, on entendait un impact de temps en temps. Là, on entend un impact à chaque plaquage. Parfois, on se dit : 'Pourvu que ce joueur se relève'." Pour éviter aux joueurs et aux clubs de repousser trop loin les limites, la Ligue a d'ailleurs renforcé la procédure en matière de commotion, avec notamment plus de temps de repos et un analyste vidéo sur le bord du terrain. Mais la Fédération a décidé de n'envoyer aucun représentant à cette réunion, assurant qu'elle n'a été ni invitée ni concertée. Il faut dire que ce Grenelle intervient dans un contexte de relations tendues entre la Ligue et la FFR. Bernard Laporte, président de la FFR, est accusé de conflits d'intérêts, notamment par un représentant de la Ligue nationale. Si ce Grenelle n'ira probablement pas bien loin, la prise de conscience elle, est bien réelle et des évolutions sont à prévoir. Provale, le syndicat des joueurs de rugby professionnel, est en train de mettre sur pied sa propre commission médicale - qui sera finalisée dans les semaines à venir - et en supporetera l'intégralité des coûts. "Nous, les joueurs, en avons marre d'être pris dans les postures politiques des autres institutions, explique le président, l'ex-deuxième-ligne de Montpellier, Robins Tchale-Watchou, qui vient d'arrêter sa carrière à la suite de nombreuses commotions. Quand on reste dans le carcan politique, c'est mort. Créer cette commission n'est pas une marque d'opposition, mais une prise de responsabilité." [Avec Lequipe.fr et Leparisien.fr]
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