Les libéraux de santé veulent réformer les soins de ville

04/04/2022 Par K.R.
Système de santé
Les Libéraux de santé ont choisi le Conseil économique social et environnemental (CESE), haut lieu "du dialogue social et de la parole citoyenne", pour tenir leur après-midi de réflexion, mercredi 30 mars. Au programme : présentation du projet de loi qu'ils portent et débat sur les programmes santé des candidats à la Présidentielle 2022.

  Article initialement publié sur le site Concourspluripro.fr   Jouer l’union plutôt que la division. Le Dr Michel Chassang, vice-président du Cese où s’est tenu le 30 mars dernier l’après-midi débat proposé par Les Libéraux de santé, a ainsi défini l’esprit de cette intersyndicale composée de onze organisations et représentant 430 000 professionnels de santé libéraux*. Trois heures de présentation et d’échanges autour des mesures santé à défendre, à affirmer et à porter pour le prochain quinquennat. Car leur objectif est "simple", affirme Sébastien Guérard, son président : "Répondre à une urgence politique ! Celle d’un système de santé à bout de souffle, dont les patients sont les premières victimes et qui appelle à repenser les logiques d’organisation." Glissement vers un système de plus en plus administré, politiques comptables, manque d’investissement, "logique paramétrique, budgétaire et court-termiste"… Face aux nombreux défis "non pas de demain, mais d’aujourd’hui", souvent antérieurs à la crise sanitaire, Les Libéraux de santé ont présenté leur "initiative inédite et ambitieuse", un projet de loi "écrit collectivement à partir de plusieurs constats alarmants", a indiqué le masseur-kinésithérapeute. Car "il y a urgence et nous devons collectivement nous retrousser les manches", avec les élus locaux, les parlementaires, le Gouvernement, l’État, les représentants des professionnels de santé et des patients et les jeunes. Six axes donc pour "redonner à chaque Français une offre de soins de qualité, de proximité et à répondre aux enjeux de santé publique", insistait Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), en février dernier, lors de leur première présentation : > Définir et piloter l’Ondam et conforter le système conventionnel > Refonder l’organisation de l’offre de soins avec les patients, au service de tous > Décloisonner les métiers et recentrer les formations en santé sur le libéral > Démocratiser le numérique en santé > Faire de la prévention la clé pour vivre plus longtemps en bonne santé > Garantir la qualité des soins pour tous Il faut faire évoluer les pratiques, a affirmé Sébastien Guérard. Comment ? En passant d’un système « exclusivement » centré sur des prises en charge curatives à un système de santé fondé sur la prévention tout au long de la vie, en « dépoussiérant » la manière d’aborder les prises en charge en ville, en changeant le regard porté sur l’usager-patient.  Et charge aux syndicats représentatifs, "détenteurs du monopole de la représentation de [leurs] professions", de changer la donne, a-t-il ajouté.   Cogérer et copiloter Le temps est donc à l’action et à la cogérance de l’ensemble du système de soins : codéfinir et cogérer l’Ondam, copiloter "vraiment" le système conventionnel, organiser les territoires, transformer les métiers et "utiliser ce que chacun de nous sait faire de mieux". Car "sauver les hôpitaux passera par la transformation des soins de ville libéraux", affirme l’intersyndicale qui souhaite "faire du domicile des patients le premier hôpital de France". Et bien qu’il ne se soit rien passé sur les soins de ville "depuis plus de 10 ans", il n’est pas trop tard pour mettre les soins de ville au sein de la campagne présidentielle, actent Les Libéraux de santé.  

L'Escap, ça passe?
C’est l’une de leurs mesures fortes. L’équipe de soins coordonnée avec le patient (Escap) doit proposer une "coordination souple" et être "opérationnelle dès demain". Et Les Libéraux de santé l'assurent : la négociation récemment ouverte avec la Cnam ne débouchera pas "sur une expérimentation de plus". Pour l’Union nationale des professionnels de santé (UNPS), qui porte le projet, "chaque présentation de ce dispositif souple de coordination à un nouvel interlocuteur se traduit par des félicitations, des encouragements, ou un étonnement que cette solution ne soit pas déjà mise en place". Annoncée pour fin janvier et finalement reportée, l'ouverture de la négociation d'un avenant à l'Acip consacré à la reconnaissance des Escap a eu lieu le 23 mars dernier, et rapporte l’UNPS dans un communiqué publié le 29 mars, cette première séance ne s'est pas déroulée comme elle l’aurait souhaité : "L'Assurance maladie n'a eu de cesse de dénaturer le projet, le transformer en une solution lourde et très administrative", alors que le principe est "de formaliser une coordination souple, pouvant évoluer en fonction de l'état du patient, sans contrainte administrative", affirme-t-elle. Et l’UNPS l’a fait savoir : elle n'acceptera pas de solution en "demi-teinte".

* Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), Syndicat des médecins libéraux (SML), Chirurgiens-dentistes de France (CDF), Fédération française des masseurs-kinésithérapeutes rééducateurs (FFMKR), Fédération nationale des infirmiers (FNI), Fédération nationale des orthophonistes (FNO), Fédération nationale des pédicures-podologues (FNP), Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), Syndicat des audioprothésistes (SDA), Syndicat des biologistes (SDB) et Syndicat national autonome des orthophonistes (SNAO).
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