Réforme des retraites : les caisses des libéraux de santé avancent leurs propositions
Alors qu’un nouveau quinquennat se profile, la Carmf, la CARCDSF et la CAVP*, qui gèrent les retraites des médecins, chirurgiens-dentistes, sages-femmes et pharmaciens libéraux, se préparent à faire face à une nouvelle réforme du système d’assurance vieillesse. Si le régime "universel" porté par le Gouvernement d’Edouard Philippe a finalement été abandonné, la nécessité d’une réforme demeure. "Dans un récent sondage**, 64 % des Français estiment que, sans réforme, le système de retraite sera menacé de faillite d’ici à quelques années", relèvent les trois caisses dans un communiqué du 8 mars.
Relativement absente des débats de la campagne présidentielle, la question est néanmoins présente dans les programmes des candidats à la fonction suprême et ne manquera pas de se poser dans les mois et années à venir. Les caisses des libéraux de santé ont donc décidé de prendre les devants en présentant leurs propres "orientations", basées sur leur expérience. "Les libéraux ont les premiers mis en place un pilotage de leurs régimes autonomes fondé sur la technique de la répartition provisionnée afin d’en assurer la solvabilité sur le long terme et n’ont jamais bénéficié d’aucun financement extérieur pour équilibrer leurs comptes, à la différence des régimes spéciaux", vantent-ils.
Deux étages et retraite à 62 ans
Médecins, dentistes, sages-femmes et pharmaciens plaident ainsi pour un système à deux niveaux, avec une "retraite de base équitable et solidaire" qui garantit "qu’à revenu égal un euro cotisé donne les mêmes droits à tous, les revenus les plus modestes bénéficiant de droits majorés", et auquel s’ajoutent des régimes complémentaires "gérés de façon autonome par les caisses de retraite professionnelles".
Enfin, alors que la réforme du régime universel reposait sur un âge de départ "pivot" à 64 ans (avec un système de malus avant, et de bonus après) et que les candidats à l’élection présidentielle fixent la barre entre 60 et 65 ans, la Carmf, la CARCDSF et la CAVP souhaitent "laisser aux Français la liberté de prendre leur retraite à partir de 62 ans", "quelle que soit la durée de cotisations", "en bonifiant les pensions grâce à des coefficients de majoration pour les départs différés au-delà de 62 ans". "Dans les régimes complémentaires des libéraux, seules les cotisations sont prises en compte et il n’existe pas de critère de durée d’assurance. La retraite d’un médecin libéral peut par exemple être demandée à partir de 62 ans et bénéficier d’une majoration de 5% par an jusqu’à 65 ans puis de 3 % par an jusqu’à 70 ans", soulignent-ils.
Enfin, "il sera en particulier essentiel de reconnaître aux partenaires sociaux et aux élus professionnels une participation effective à la gestion du socle commun de retraite et la responsabilité de piloter et de gérer des régimes complémentaires adaptés à leurs aspirations et à leurs contraintes et de développer des solutions innovantes", insistent-ils.
*Caisse autonome de retraite des médecins français (Carmf), la Caisse autonome de retraite des chirurgiens-dentistes et sages-femmes (CARCDSF) et la Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens (CAVP).
**Les Français, la retraite, l'épargne et la dépendance, enquête réalisée en 2021 par le Cercle de l'épargne et Amphitéa.
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