Le bras de fer entre les biologistes et l’Assurance maladie et le Gouvernement est-il en train de se défaire ? Sur ce point, rien n’est encore sûr, bien que l’annonce de la suspension "temporaire" du mouvement de grève entamé ce lundi 14 novembre par les laboratoires de biologie médicale soit un signal favorable. Dans un communiqué, l’Alliance de la biologie médicale (ABM) a en effet annoncé la reprise des activités des laboratoires de ville ce jeudi, se réjouissant de la décision du DG de la Cnam "de ne pas appliquer de baisses répétées de la valeur des actes". Selon l’ABM, Thomas Fatôme a adressé un mail aux représentants des biologistes médicaux dans lequel il propose des économies de 250 millions d’euros dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2023 "mais exclut toute volonté de sa part de les pérenniser en 2024, 2025 et 2026". "C’est la première fois […] qu’il nous indique ne pas avoir l’intention de procéder à des baisses pérennes de la valeur de nos actes", se réjouit l’alliance, alors qu’un précédent rendez-vous au siège de l’Assurance maladie, le 7 novembre dernier, avait mis le feu aux poudres.
A l’issue de ce rendez-vous, début novembre, les économies avancées par la Cnam se chiffraient à 1.276 milliard d'euros sur 4 ans, selon l'ABM : 280 millions en 2023, puis 332 millions par an jusqu'en 2026. Contre 1 milliard dans le PLFSS. Un "coup de rabot" historique dénoncé par la profession, qui avait conduit les biologistes médicaux à mettre leurs menaces à exécution. Après avoir suspendu la transmission des résultats des tests Covid sur la plateforme Sidep, ils avaient annoncé une vaste grève reconductible à partir du 14 novembre. 95% des labos de ville y avaient participé. Cette nouvelle proposition de la Caisse nationale de l’Assurance maladie, de baisses de tarifs sur la seule année 2023, rouvre "la porte aux discussions que nous demandons depuis plusieurs semaines", indiquent les biologistes médicaux. "Nous avons toujours été prêts à participer à ‘l’effort de guerre’ à la condition que celui-ci ne menace pas la biologie médicale et la santé des Français. Maintenir cet équilibre est le fil rouge de notre action", rappellent-ils. "Si nous prenons acte des propos de Thomas Fatôme, nous le prenons aussi au mot, en nous inscrivant dans sa volonté de ‘reprendre au plus vite les discussions pour permettre de relancer le dialogue conventionnel et définir un cadre ambitieux pour la biologie médicale pour les prochaines années’", écrit l’ABM. Elle réclame ainsi "d’urgence" une réunion de travail "avant la fin du vote du PLFSS" avec les ministres des Comptes publics et de la Santé, et le DG de la Cnam "pour qu’enfin le sujet de l’article 27 du PLFSS 2023 soit clos et que nous puissions reprendre sereinement nos négociations dans le cadre du protocole triennal avec l’Assurance Maladie". "Si cette réunion n’a pas lieu dans les prochains jours, notre mouvement de grève sera reconduit pour une durée indéterminée", préviennent-ils enfin.
La sélection de la rédaction
Faut-il mettre fin à la possibilité pour un médecin retraité de prescrire pour lui-même ou pour ses proches ?
Albert Dezetter
Non
A partir du moment où il entretient ses capacités professionnelles, le médecin âgé conservera sa capacité à prescrire pour lui-mêm... Lire plus