Législatives : le RN précise son programme santé
Donné en tête par les sondages en vue des législatives, le Rassemblement national, par la voix de son président Jordan Bardella, a précisé son programme santé ce lundi 24 juin.
On en sait un peu plus sur le programme santé du Rassemblement national pour les élections législatives, qui se tiendront les 30 juin et 7 juillet prochains. Le président du parti, donné en tête par les sondages, a en effet présenté officiellement sa feuille de route lors d'une conférence de presse, qui s'est tenue ce lundi à Paris. Jordan Bardella en avait déjà esquissé les contours dans un entretien accordé au Parisien quelques jours plus tôt.
"Nous sommes prêts" à gouverner, a assuré le chef de file du RN, qui ambitionne de devenir Premier ministre, en préambule de sa présentation. "Je le dis solennellement à nos compatriotes : le Rassemblement national est aujourd'hui le seul mouvement à pouvoir mettre en œuvre dès maintenant et raisonnablement les aspirations clairement exprimées par les Français", a-t-il affirmé.
Comme annoncé au Parisien, Jordan Bardella a indiqué que son parti, s'il sort vainqueur des élections législatives, agira par étapes : d'abord la "gestion des urgences" qui se concentrera sur trois domaines jugés "prioritaires" (la qualité de vie – dont le pouvoir d'achat et la santé, la sécurité et l'immigration) et courra jusqu'à l'automne, puis "le temps des réformes" qui sera enclenché dans la foulée.
Parmi les mesures d'urgence, le parti entend alléger les dispositifs de cumul emploi-retraite pour les médecins – ce que Jordan Bardella avait déjà évoqué dans les colonnes du Parisien, mais aussi pour les infirmières. En cas de victoire, l'impôt sur les revenus d'activité des médecins et infirmières retraités qui reprendraient du service sera également supprimé. Objectif : répondre aux difficultés d'accès aux soins des Français.
Il promet également de soutenir les fonctionnaires attaqués ou menacés, dont les soignants, grâce à un renforcement de la protection fonctionnelle. Avant l'automne, l'aide médicale d'Etat, qui bénéficie aux personnes en situation irrégulière, serait également remplacée par une aide d'urgence vitale, avec un panier de soins réduit donc. Une mesure défendue de longue date par le parti, qui prône en fil rouge "la priorité nationale".
"Redonner le pouvoir" aux soignants
Jordan Bardella a également annoncé qu'il lancerait une commission d'évaluation des comptes publics, des Etats généraux de la simplification et organiserait une conférence sociale sur les salaires et les conditions de travail. A partir des conclusions de ces travaux, plusieurs politiques seront lancées dès l'automne 2024. Le Rassemblement national veut, entre autres, "relever notre système de santé", dont les "insuffisances" ont été mises en lumière par l'épidémie de Covid.
"L’axe majeur de la politique de santé, outre la lutte contre les déserts médicaux dont quelques mesures ont été lancées dans le temps des urgences, sera de redonner confiance à l’hôpital public en lui fournissant les moyens pour être efficace et en réformant sa gouvernance", peut-on lire dans le programme du parti mis en ligne sur son site internet ce mardi. Dans ce cadre, le RN veut "réduire le poids des services administratifs dans les hôpitaux et transférer une partie des emplois vers les services opérationnels (plafond de 10% de postes administratifs)".
Il dit vouloir "faire confiance aux professionnels de santé, libéraux, privés ou publics en leur redonnant le pouvoir". "Les soignants doivent revenir aux postes de décision, notamment dans le cas d'une direction bicéphale de l'hôpital", a-t-il plaidé.
Afin de "débureaucratiser la santé", Jordan Bardella veut supprimer les agences régionales de santé, qui "procèdent trop souvent d'une vision comptable de la santé". Il souhaite que "les préfets coordonnent l'action en matière de santé direction en lien avec un préfet délégué à la santé issu du terrain" "Cette responsabilité préfectorale permettra de départementaliser la gestion de la santé, de redonner son sens à une santé de proximité alors que l'échelon régional a démontré un trop grand éloignement vis-à-vis de nos compatriotes", a-t-il déclaré.
Le chef de file du RN annonce également un "moratoire sur toute fermeture des structures menacées". Et promet également "des incitations à aller dans les zones de déserts médicaux avec une rémunération basées sur des critères justes de responsabilité, de pénibilité et adaptée aux besoins des territoires". Une mesure dont le coût n'a pas été précisé.
Fin du numerus apertus
Afin de lutter contre les pénuries de médecins, le Rassemblement national compte par ailleurs augmenter le nombre d'étudiants en médecine, en mettant fin au numerus apertus qui a remplacé le numerus clausus.
Parmi les autres mesures que le parti veut mettre en place durant le temps des réformes, nous pouvons également citer le lancement d'un plan d'autonomie stratégique pour les médicaments", et, "à l'horizon 2026", la mise en place de "la vente de médicaments à l'unité pour lutter contre les pénuries et le gaspillage". Il veut aussi "donner plus de place à la prévention", en rendant de nouveau "systématiques" les visites médicales scolaires.
Le RN veut aussi renforcer le soutien aux proches-aidants et reconnaître l'endométriose comme affection longue durée (ALD). Enfin, dans son volet "lutte contre la fraude", le parti défend la mise en place de la carte vitale biométrique.
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