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Le Parlement vote la création d'un registre national des cancers

L'Assemblée nationale a approuvé, ce lundi 23 juin, une proposition de loi visant à mettre en place un registre national des cancers, qui sera tenu par l'INCa. Le texte avait déjà reçu le feu vert des sénateurs il y a deux ans.

24/06/2025 Par Louise Claereboudt
Cancérologie
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C'est "un pas décisif pour la santé publique et pour les millions de Français concernés, directement ou indirectement, par la maladie", a salué le ministre chargé de la Santé et de l'Accès aux soins, ce lundi 23 juin, sur ses réseaux sociaux. Dans la journée, les députés ont approuvé à l'unanimité la proposition visant à créer un registre national des cancers, qui avait été votée au Sénat en juin 2023.

Ce registre doit apporter "une réponse aux inégalités territoriales face au cancer" et constitue "un socle scientifique pour mieux prévenir, soigner et comprendre", a indiqué Yannick Neuder. Il sera tenu par l'Institut national du cancer (INCa), qui centralisera "les données populationnelles relatives à l'épidémiologie et aux soins dans le domaine de la cancérologie", selon le texte.

"Plus largement, la loi exigera de nous de suivre la trajectoire des patients, avec la récupération de données de dépistage, de consommation de soins, la nature des traitements ou encore le suivi post-cancer", a précisé sur LinkedIn le directeur général de l'INCa, Nicolas Scotté. "Ce registre national servira de base pour aider toutes les équipes de recherche et les acteurs de la santé publique à mieux comprendre les facteurs d’évolution du cancer et à mieux agir sur le terrain et en local."

Le sujet a ressurgi début juin à la faveur d'une question au Gouvernement de l'ancien ministre de la Santé et désormais député Aurélien Rousseau. Révélant être lui-même atteint d'un cancer, il avait demandé à l'exécutif de ne pas couper dans les budgets de la recherche sur les cancers, de soutenir la prévention et de "mener à terme le projet de registre" pour avancer "à la lumière de la science".

Alors que 433 000 nouveaux cas de cancer ont été dénombrés en France en 2023, et que "le nombre de nouveaux cas a doublé en 30 ans chez les jeunes adultes", "nous ne pouvons pas rester dans une logique de retard, d'estimation ou d'approximation", a admis Yannick Neuder, ce lundi.

A ce jour, 33 registres sont tenus en France, selon le Pr François Guilhot, membre de l'Académie nationale de médecine, cité dans le rapport du député macroniste Michel Lauzzana, rapporteur du texte à l'Assemblée nationale. Les registres généraux non spécialisés couvrent moins d'un quart de la population, si bien que les données disponibles en France sur le cancer reposent sur des extrapolations, dont la fiabilité est sujette à caution.

"Des zones rurales sont sur-représentées tandis que des territoires exposés à des risques environnementaux ou marqués par des inégalités sociales comme la Seine-Saint-Denis sont absents du périmètre de surveillance", a souligné Yannick Neuder. Et d'affirmer : "Disposer de plus d'informations sur l'origine environnementale des cancers est une priorité et la création du registre national devra permettre donc d'y répondre."

Le ministre réunira par ailleurs, en octobre, le Comité des études nationales sur les pesticides "pour faire le point sur les dernières données concernant les effets de pesticides sur la santé".

"L'enjeu est de bien comprendre les responsabilités, les causes du cancer, ses facteurs de risques et notamment ses éventuels facteurs génétiques ou environnementaux, mais aussi comment ils évoluent et se répartissent sur les territoires', a ajouté Nicolas Scotté, le directeur général de l'INCa.

 

"Un registre national, c'est un pas de plus pour que le cancer ne soit pas seulement un sujet de santé, mais un enjeu de société, car l'information est à la base de tout. Cette exigence appelle à la vigilance : il faut assurer à ce futur registre national des moyens concrets et immédiats pour fonctionner de manière pérenne, en complémentarité avec l’existant, et produire des données fiables", a mis en garde Philippe Bergerot, président de la Ligue contre le cancer, dans un communiqué.

Le Gouvernement publiera "avant la fin de l'année" le décret venant préciser les modalités de mise en œuvre du registre.

[avec AFP]

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Claire FAUCHERY

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