"Je ne rentrerai pas dans ce chantage au déconventionnement" lance Braun aux médecins
“J’ai fait de nombreux pas vers eux, ils n’en ont fait aucun vers moi”, a justifié François Braun dans les colonnes de Nice-Matin ce vendredi 10 mars, pour expliquer l’échec des négociations conventionnelles entre l’Assurance Maladie et les syndicats de médecins libéraux, rappelant que “quand on négocie, on fait chacun un pas vers l’autre”. Le ministre de la Santé pointe du doigt “l’attitude du syndicat majoritaire des médecins généralistes”, qui, selon lui, n’a pas bougé pendant trois mois de sa ligne "nous voulons une consultation à 30 euros sans contrepartie”. Si le locataire de l’avenue de Ségur convient qu’une augmentation des tarifs est nécessaire, il insiste à nouveau sur le “sous conditions”. “Qui accepterait aujourd’hui que l’on augmente de 20% les revenus d’une profession [...] du jour au lendemain, sans contrepartie ?”, poursuit-il. “Comment expliqueriez-vous (...) que le ministre de la Santé a fait un chèque en blanc de 1,5 milliard d’euros aux médecins de ville en leur disant simplement : ‘soyez gentils, faites un effort’”. Sur la question de l’augmentation de la consultation conditionnée aux engagements territoriaux qui véhiculerait l’image de bons et de mauvais médecins, le ministre a répondu entendre l’argument, “même si on respecte aussi par là le choix de médecins de ne pas s’engager au niveau territorial”. Et ajouté : “les médecins auraient pu faire des contre-propositions, comme demander, plutôt, de jouer sur le montant des forfaits”. S’il comprend que son “contrat individuel dans le cadre de résultats à l’échelle collective” est “très compliqué à intégrer pour les médecins libéraux”, il maintient que “dès l’instant où on doit répondre aux besoins de santé de la population, on rentre dans le cadre de contrats”.
Interrogé sur la progression des revenus forfaitaires, qui serait considérée par certains praticiens comme une menace sur la médecine libérale, le ministre a rétorqué : “Soyons sérieux. Les forfaits constituent 20% des revenus des médecins”. Pointant que les forfaits “médecin traitant”, “objectifs de santé publique” etc lui prééexistaient, François Braun explique qu’il “s’agit simplement de renforcer cette logique. De sortir du tout financement à l’activité”, pour mieux répondre, selon lui, aux besoins de la population. Evoquant les médecins qui envisagent le déconventionnement, le ministre s’insurge : “Ces médecins sont-ils capables d’assumer le fait de créer une médecine à deux vitesses ? Sont-ils capables d’afficher qu’ils ne veulent plus soigner les 80% de la population française qui n’auront pas les moyens de payer 60 € en étant remboursé 0,60 €. En tant que ministre de la Santé, je juge cela inacceptable, je m’y oppose. Je ne rentrerai pas dans ce chantage au déconventionnement”. Le ministre a aussi de nouveau mis en avant ses solutions pour redonner du temps médical et de fait améliorer l’accès aux soins : via la suppression de “tâches bureaucratiques inutiles”, prenant notamment l’exemple des certificats médicaux pour les activités physiques ; via les assistants médicaux, les plateformes de rendez-vous. “Contrairement à ce qui a été rapporté, je ne demande pas aux médecins de travailler plus, mais de travailler autrement”, conclut-il. [Avec Nice-Matin]
La sélection de la rédaction
Faut-il mettre fin à la possibilité pour un médecin retraité de prescrire pour lui-même ou pour ses proches ?
Didier Thiranos
Oui
Le médecin retraité ayant toujours son diplôme et acteur d'une longue carrière, donc d'expérience doit pouvoir le faire . Sauf bie... Lire plus