"Il va falloir arrêter avec le discours misérabiliste sur l'hôpital" : Valletoux hué à l'Assemblée

06/03/2024 Par Sandy Bonin
Questionné à l'Assemblée nationale sur les difficultés structurelles de l'hôpital par la députée RN Marie-France Lorho, le ministre délégué à la Santé, Frédéric Valletoux, a répliqué qu'"il va falloir arrêter avec le discours misérabiliste sur l'hôpital". Le ministre a suscité l'indignation des députés et a été largement hué.  

 

"Ça n'est pas la peine de hurler." Ambiance à l'Assemblée nationale ce mardi 5 mars lors des questions au Gouvernement. Interrogé par la députée RN du Vaucluse, Marie-France Lorho, sur une réponse "à apporter à nos personnels soignants, qui assistent chaque jour un peu plus au délabrement" de l'hôpital et qui craignent "de se diriger vers de la maltraitance institutionnelle", Fréderic Valletoux a rétorqué : "Il va falloir arrêter avec le discours misérabiliste sur l'hôpital".  

Sous les huées et hurlements, l'ancien président de la Fédération hospitalière de France a tenté de s'expliquer : "L'hôpital a des difficultés structurelles mais il va falloir arrêter avec le discours misérabiliste. L'hôpital c'est un service public dont il faut que nous soyons fiers", a clamé Frédéric Valletoux. 

"Ce Gouvernement a augmenté l'Ondam de 60 milliards d'euros. 200 milliards d'euros en 2017, près de 260 milliards d'euros en 2024. Ça se sont des faits, ça c'est réel. Ces vérités sont bonnes à dire mais visiblement difficiles à entendre. Ce Gouvernement a décidé d'un plan de 19 milliard d'euros. Jamais un tel effort d'investissement n'avait été décidé pour permettre la modernisation des établissements", a justifié le ministre, citant également le Ségur de la santé, toujours sous les hurlements de députés.  

"Des efforts sont faits. Ça ne résout pas les problèmes structurels de l'hôpital ni ceux du système de santé. Car pèsent sur l'hôpital un certain nombre de dysfonctionnement du système de santé. On s'y attaque, et on va le relever", s'est engagé Fréderic Valletoux.  

Concernant le cas particulier de l'hôpital d'Orange, cité par la députée Marie-France Lorho, qui y avait rencontré le personnel, Frédéric Valletoux s'est montré ferme et intransigeant. "Concernant Orange, j'ai regardé de près la situation. Quand on a un hôpital qui baisse son activité de plus de 10%, quand on a un hôpital qui augmente ses effectifs de plus de 20%, effectivement on peut demander à la direction de l'hôpital et à sa direction politique de peut-être mettre en adéquation les dépenses de personnels avec la réalité de son activité", a tonné l'ancien représentant des hôpitaux publics.

[Avec bfmtv.com

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Débatteur Passionné
Anesthésie-réanimation
il y a 9 mois
J'aimerais citer Desproges en édulcorant son propos... mais il parlait d'un autre, bien sûr: "De deux choses l'une : ou bien Jacques Séguéla est un c*n, et ça m'étonnerait tout de même un peu, ou bien Jacques Séguéla n'est pas un c*n, et ça m'étonnerait quand même beaucoup." D'un autre côté je ne sais pas qui a dit en parlant du (f)RN quelque chose d'approchant: "si le ciel est gris et que le RN dit que le ciel est gris, je ne voit pas pourquoi on dirait le contraire." Maintenant, Séguéla n'est pas Valletoux et le ciel n'est pas toujours de la même couleur et si le RN pose parfois les bonnes questions, il n'a pas toujours, loin s'en faut, les bonnes réponses. Le problème avec les communicants, c'est qu'ils se gavent de mots. Ils invectivent (RN) sur des exemples qui ne font pas une statistique. "On" leur répond sur des éléments de langage simplistes. Après, chacun s'approprie une partie des discours et les arrange à sa sauce. Je peux critiquer le gouvernement sans renier le travail de la "Qualité" qui a précédé la "Certification". Je peux valider la certification, tout en critiquant son langage abscons. J'ai du mal à rejeter les "normes" quand je vois certaines pratiques "hérétiques" et non scientifiques. Je dénonce le carcan d'administrations pléthoriques quand une décentralisation et une responsabilisation sous une forme de "vrais" contrats d'objectifs et de moyens les remplaceraient avantageusement. Valletoux est inoffensif (je ne crois pas sournois) quand il fait des suggestions avec une multitude de "peut être". Il ne s'est pas vraiment occupé de "l'hôpital public" en étant à la FHF mais quand même un peu de l'hôpital de Fontainebleau quand il était maire de cette belle ville (C'était déjà "en même temps"). Pendant toute cette période, je l'ai entendu... Parler ! Maintenant quand il parle sous l'émotion d'une invective et de ses nouvelles fonctions il oublie qu'il n'est plus journaliste et que s'il parle devant des députés, il s'adresse aussi aux professionnels de santé qui attendent (sans illusion) autre chose qu'une joute verbale.
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Médecine générale
il y a 9 mois
Nous connaissons beaucoup de soignants, des vrais: aide-soignants et aide-soignantes, infirmiers et infirmières, médecins de nombreuses spécialités et chefs de service. Vous savez bien sûr pourquoi ils quittent en masse l'hôpital public, votant avec leurs pieds selon l'expression. Sinon, lisez la suite: savez-vous qu'à la fin de l'épisode COVID où, finalement, les choses se sont passées comme il fallait à l'hôpital grâce à la coopération entre les services et à l'absence d'interférence bureaucratique, les non-soignants ayant été invités à rester chez eux et à ne se mêler de rien. À la fin de l'épisode, la Nation reconnaissante envers les soignants a assisté, médusée, à la distribution de primes COVID d'un niveau presque convenable à tous, non soignants compris. Il y a même de nombreux établissements où ils ont été servis en premier...La paye est la première voie de communication avec ceux qui sont salariés. Le message était clair: les emm.... bureaucratiques et qui ne font rien de très utile valent autant que ceux qui soignent dans l'hôpital public. Les vrais soignants vont donc se faire pendre ailleurs avec des cordes cousues d'or...
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Débatteur Passionné
Biologie médicale
il y a 9 mois
Avec ce que j'ai fait économiser à mon CHU lors d'une réunion par une intervention contre la demande injustifiée de mon chef de service PUPH et celle encore plus injustifiée d'une autre chef de service PUPH, j'ai en "one shot" payé ma retraite de fonctionnaire à vie (le montant du salaire + charges du poste non créé vaut bien ma retraite de HU). Moralité moins de bureaucrates incompétents et des chef de services plus compétents et honnêtes voila la solution...mais je sais bien que je rêve.
 
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