Chloroquine, Véran, "mascarade" des élections municipales… L’interview vérité d’Agnès Buzyn

28/05/2020 Par A.M.
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Plus de trois mois après la polémique déclenchée par ses propos sur le maintien du scrutin, Agnès Buzyn sort de son silence dans une longue interview accordée au Figaro.  

Le 17 mars dernier, au lendemain des résultats du premier tour des municipales qui la placent derrière Anne Hidalgo (PS) et Rachida Dati (LR), Agnès Buzyn, "effondrée", décroche son téléphone et accepte de se livrer à une journaliste du Monde : "Depuis le début je ne pensais qu’à une seule chose : au coronavirus. On aurait dû tout arrêter, c’était une mascarade." Des propos qui déclenchent une polémique sur la gestion de la crise par le Gouvernement. 

Aujourd’hui, l’ancienne ministre de la Santé, qui a décidé de maintenir sa candidature en vue du second tour, exprime ses regrets. "J’avais été trois ans ministre, j’avais mené une campagne tambour battant, j’étais sonnée comme tous les Français par l’annonce attendue d’un confinement. J’ai répondu à chaud", confie-t-elle au FigaroL’hématologue va jusqu’à s’excuser d’avoir qualifié le maintien du scrutin de "mascarade" : "Je m’excuse d’avoir utilisé ce mot. Je voyais que l’épidémie progressait, j’avais l’intime conviction que le second tour ne pourrait pas avoir lieu. Je voyais toutes les tractations commencer pour les fusions de listes et cela me semblait totalement déconnecté de la vie des Français et de ce que nous allions vivre. J’ai été choquée de ces tractations inappropriées, c’est pour cette raison que j’ai utilisé le terme de ‘mascarade’", se justifie-t-elle. 

 

"Olivier Véran est un remarquable ministre "

Agnès Buzyn explique avoir eu "l’intuition forte" dès janvier que l’épidémie gagnerait la France et que le scrutin ne serait pas maintenu, en tout cas le second tour. "La réalité a montré que je ne me suis pas trompée. On me reproche d’avoir eu...

les intuitions qui étaient les bonnes, de l’avoir dit peut-être trop tôt. Une semaine avant l’élection, les experts disaient encore que c’était une ‘grippette’ et que les politiques en faisaient trop. Mon intuition n’était pas du tout partagée par les scientifiques, en France ou à l’international." 

La candidate LREM à la mairie de Paris juge « remarquable » la gestion de crise par le Gouvernement ainsi que l’action de son remplaçant au ministère, Olivier Veran, avec qui il lui arrive d’" échanger". "Je savais que je serais remplacée par Olivier Véran, qu’il serait immédiatement opérationnel. Je connais ses compétences. La gestion de la crise a montré qu’il est un remarquable ministre."

Poursuivie en justice, comme plusieurs membres du Gouvernement, l’ancienne ministre se défend : "Parfois, on désigne un peu vite des responsables politiques comme des délinquants en sursis. Nous devons tirer des leçons de la crise : la commission d’enquête le permettra. Aujourd’hui, je sais que nous avons été extrêmement mobilisés, et probablement en avance sur un grand nombre de pays."

Agnès Buzyn se prononce, enfin, sur la controverse autour de la chloroquine : "Il est naturel d’espérer un médicament miracle quand on a peur. Je déplore le fait que ce débat ait dépassé la sphère scientifique. On n’évalue pas un médicament par une pétition." Et de se ranger à l’avis des "grandes instances scientifiques" concernant ce médicament, "qui pourrait engendrer plus de complications que de bénéfices". 

[avec LeFigaro.fr

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