AP-HP

Patiente décédée sur un brancard aux urgences de Lariboisière : non-lieu requis contre l'AP-HP

Mise en examen pour "homicide involontaire" après le décès en 2018 d'une patiente sur un brancard aux urgences de l'hôpital Lariboisière, l'AP-HP a été mise hors de cause par le parquet de Paris qui a requis un non-lieu. 

25/10/2024 Par Sandy Bonin
Faits divers / Justice
AP-HP

Mise en examen pour "homicide involontaire" après le décès en 2018 d'une patiente sur un brancard aux urgences de l'hôpital Lariboisière, l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a été mise hors de cause par le parquet de Paris qui a requis un non-lieu. "Par réquisitoire du 3 juillet 2024, le parquet a requis le non-lieu à l'issue de l'information judiciaire", estimant que "le lien de causalité entre d'éventuelles carences dans la prise en charge à l'hôpital" Lariboisière et "le décès n'était pas établi", a-t-il précisé.

Les faits remontent à décembre 2018. Souffrant de céphalées et de douleurs aux mollets, Micheline Myrtil, née 1963, avait été déposée aux urgences de Lariboisière par les pompiers le 17 décembre 2018 en fin d'après-midi, puis reçue et orientée vers une salle d'attente.  Appelée vers minuit sous une mauvaise identité ("Myatil" au lieu de "Myrtil"), la patiente n'a jamais répondu, puis a été considérée comme partie. Elle se trouvait en réalité sur un brancard, "sans surveillance" entre 1h et 6h du matin, heure à laquelle elle a été retrouvée morte. Un premier rapport d'autopsie avait établi que la patiente était morte "d'une défaillance respiratoire aiguë secondaire à un oedème pulmonaire". 

"Il ressort en effet des expertises que cette dame souffrait d'une pathologie rare, et rien ne permet d'établir qu'un médecin qui l'aurait examinée plus tôt aurait été en mesure d'y apporter un traitement immédiat et efficace", a indiqué à l'AFP une source proche du dossier. 

Le parquet de Paris avait initialement, en décembre 2022, requis un procès pour homicide involontaire contre l'AP-HP. Le ministère public concluait alors que son décès était "survenu dans un contexte de défaut caractérisé de surveillance médicale et infirmière, dans un service dont il était connu que les locaux et les effectifs soignants étaient insuffisants par rapport aux besoins".   

Pour l'avocat de la famille de la victime, Me Eddy Arneton, l'absence de prise en charge de la patiente a "annihilé les chances de survie" de Micheline Myrtil, et le changement de position du parquet est "paradoxal et ahurissant". Il revient désormais au juge d'instruction d'ordonner ou non un procès pour homicide involontaire.

[Avec AFP]

Comptez vous fermer vos cabinets entre le 5 et le 15 janvier?

Claire FAUCHERY

Claire FAUCHERY

Oui

Oui et il nous faut un mouvement fort, restons unis pour l'avenir de la profession, le devenir des plus jeunes qui ne s'installero... Lire plus

Photo de profil de Michel Rivoal
10,8 k points
Débatteur Passionné
Anesthésie-réanimation
il y a 1 an
Je ne connais bien sûr pas le contenu des expertises, la réalité de la "maladie rare", l'absence ou la présence du lien de causalité "nécessaire" ni la détermination, combativité, les ressources ou lassitude de la famille. Cependant une voie existe, c'est le juge d'instruction et s'il est sollicité en appel et si la famille est soutenue par une compagnie d'assurance, nul doute que cette affaire n'est pas terminée et que la perte de chance en sera le centre.
Photo de profil de ERIC GOJARD
1 k points
Incontournable
Médecine générale
il y a 1 an
J’ai lu en début d’année que l’on attendait 15 000 morts par an par défaut de soins, le responsable comme d’habitude sera le soignant. Sachant que le malade ne sait pas et que les politiques , qui nous ont mis dans la M…. ne sont pas au courant et que par ailleurs , ils se démènent pour sauver notre beau pays ( pays qui il y a 1 mois n’était pas en faillite mais qu´il l’est devenu par magie…)) C’est malheureux ce qui c’est passé, mais cela montre un manque de personnel, un surcroit de travail et un manque d’accompagnement de la patiente. Quand je dis ceci , ce n’est pas dans le but de vilipender nos confrères, mais de nous plaindre tous , car nous somm tous à la même enseigne,
Photo de profil de CHAMBON dominique
4,2 k points
Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 1 an
C’est ahurissant d’estimer « qu'un médecin qui l'aurait examinée plus tôt aurait été en mesure d'y apporter un traitement immédiat et efficace" Le parquet ignore-t-il la notion de « perte de chance »?
 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Pédiatrie
Moins de médecins, moins de moyens, mais toujours plus de besoins : le cri d'alerte des professionnels de la...
06/11/2025
14
Concours pluripro
CPTS
Les CPTS renommées "communauté France santé" : Stéphanie Rist explique l'enjeu
07/11/2025
12
Podcast Histoire
"Elle était disposée à marcher sur le corps de ceux qui auraient voulu lui barrer la route" : le combat de la...
20/10/2025
0
Portrait Portrait
"La médecine, ça a été mon étoile du berger" : violentée par son père, la Pre Céline Gréco se bat pour les...
03/10/2025
6
Reportage Hôpital
"A l'hôpital, on n'a plus de lieux fédérateurs" : à Paris, une soirée pour renouer avec l'esprit de la salle...
14/10/2025
8
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
2