Interdit d’exercer en Suisse, un médecin quitte son cabinet et reprend son activité comme si de rien n’était… en France

11/05/2023 Par M.G.
Déontologie
Alors qu’il a abandonné du jour au lendemain un cabinet suisse et ses 300 patients, ce médecin généraliste, visé par une interdiction d’exercer, s’est installé en février en France dans un cabinet du Vaucluse.
 

L’histoire remonte à la fin du mois d’août 2022. Un médecin généraliste exerçant à Locle, en Suisse, envoie un message à sa secrétaire indiquant : "Pas la peine de venir au cabinet. La faillite est en cours. Bonne journée!" Il abandonne définitivement son cabinet, et laisse sur le carreau plus de 300 patients. Le Service de santé publique de Neuchâtel ouvre une enquête administrative pour essayer de comprendre le départ soudain du médecin. Il s’aperçoit que le généraliste n’en n’est pas à son premier abandon. En 2014, il avait déjà quitté dans la précipitation son cabinet de Roanne (Loire), en France. Le mois suivant, les autorités suisses lui retirent son autorisation de pratiquer. “Il n’a pas donné d’explication acceptable justifiant l’arrêt brusque de son activité”, rapportent-elles à nos confrères de la RTS. "L'Autorité de surveillance a estimé qu'il avait violé plusieurs devoirs professionnels, comme celui d'informer ses patients, et qu'il avait fait preuve de négligence". La RTS affirme également qu’une procédure a été ouverte par la Société neuchâteloise de médecine (SNM). En effet, le médecin est soupçonné d’avoir effectué de fausses facturations à l’Assurance maladie. Il a fini par être exclu de la SNM et de la Fédération des médecins suisses (FMH).

Le médecin, disparu depuis août 2022 et toujours interdit d’exercer en Suisse, a finalement retrouvé du travail. Comme l’indique le Dauphiné Libéré, il exerce depuis février à Saint-Christol (Vaucluse), en France. RTS a interrogé le médecin qui estime avoir été “dénigré par les autorités sanitaires neuchâteloises”. Contacté également, le Conseil départemental de l’Ordre des médecins du Vaucluse assure ne pas avoir été alerté de son passé. "Tout ce que nous pouvons vous dire, c’est que ce médecin a été enregistré auprès de notre conseil, suite à la procédure habituelle (…) Aucune mesure particulière n'est prévue à son encontre sauf plainte formelle d'un patient, ce qui n'est pas le cas à ce jour." De son côté, la SNM confirme à la RTS ne pas avoir transmis le dossier du médecin à ses homologues français. Elle ignorait également que le médecin avait repris son exercice en France.   [Avec RTS]

Vignette
Vignette

Les négociations conventionnelles entre les médecins et l'Assurance maladie doivent-elles reprendre?

Jerry Tulassan

Jerry Tulassan

Non

La négociation est une série d'entretiens, de démarches entreprises pour parvenir à un accord, pour conclure une affaire ou mettre... Lire plus

0 commentaire
3 débatteurs en ligne3 en ligne





La sélection de la rédaction

Infirmières
Les infirmières Asalée sauvées?
16/04/2024
1
Pneumologie
Asthme de l’enfant avant 3 ans : une entité particulière
19/04/2024
0
Rémunération
"La visite à domicile ne survivra pas à l’été" : le cri d'alarme de SOS Médecins
02/04/2024
14
Assistant médical
"Il faut arriver à transposer l'assistant médical dans une notion d'équipe": aux Rencontres d'AVECsanté...
03/04/2024
4
Neurologie
Syndrome de Guillain-Barré : une urgence diagnostique et thérapeutique
04/04/2024
0
Santé publique
Ce qui se cache derrière la hausse inquiétante de l'infertilité
13/03/2024
17