Généraliste qui aidait des patients à mourir : un an de prison avec sursis requis
La procureure de la République a requis douze mois de prison avec sursis contre le Dr Bernard Senet, généraliste à la retraite, jugé pour délit d'importation de pentobarbital afin d'aider des patients à mourir.
Son procès s'est clos vendredi 3 octobre. Le Dr Bernard Senet, généraliste à la retraite, était jugé depuis mi-septembre devant le tribunal correctionnel de Paris, aux côtés de 11 membres de l'association Ultime Liberté, pour complicité de délit d'importation illicite de pentobarbital, dans le but d'aider des patients à mourir, rappelle La Provence.
La procureure de la République a requis douze mois de prison avec sursis à l'encontre de ce fervent défenseur de l'aide à mourir depuis 40 ans. Une interdiction d'exercer pendant deux ans a également été requise. "Même si je suis retraité, cette réquisition me blesse, a confié Bernard Senet à La Provence. En fait, c'est surtout l'argumentaire de la procureure qui a estimé que je n'avais pas respecté mon éthique."
Pour la procureure, citée par Ici Vaucluse, "tous les prévenus" – qui ont plaidé coupables –"savaient pertinemment que le pentobarbital était une substance vénéneuse illicite et, insatisfaits de cet état du droit, ils ont choisi de dicter leur propre loi pour permettre l'acquisition et l'importation du pentobarbital sur le territoire national". Le parquet n'a toutefois pas réclamé d'amende, tenant compte du "mobile humanitaire" des prévenus, de l'absence d'antécédents judiciaires ou de profit financier.
Pour aider ses patients, Bernard Senet leur donnait une adresse pour qu'ils puissent se procurer du pentobarbital. Une façon pour le généraliste, qui ne cache pas avoir aidé des dizaines de patients à partir, d'"accompagner les gens jusqu'au bout" et de "respecter leur volonté comme le [veut] le serment d’Hippocrate". "Je faisais un bilan médical et je donnais l'adresse où se procurer le produit lorsque c'était la seule option", a-t-il précisé à La Provence.
Le verdict sera rendu le 9 janvier 2026. Bernard Senet espère "des condamnations sans peine". Cela "enverrait un message fort à la société et aux politiques", a-t-il indiqué à nos confrères.
[avec Ici Vaucluse et La Provence]
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