La prime versée était illégale : des Padhue contraints de rembourser jusqu'à 60 000 euros

Une cinquantaine de praticiens hospitaliers du Grand hôpital de l'est francilien (GHEF) se voient réclamer par la direction le remboursement sur deux ans d'une prime, révèle Le Parisien. 

18/07/2025 Par Aveline Marques
Padhue

"On se retrouve avec des médecins désormais payés 1100 euros net, soit moins que les femmes de ménage, avec une dette de 34 000 euros à rembourser", s'indigne la CGT dans les colonnes du Parisien. A l'origine de cette situation "ubuesque", la "prime différentielle" qui, jusqu'à la fin de l'année 2024, était versée aux praticiens des hôpitaux de Marne-la-Vallée, Meaux, Coulommiers et Jouarre (Seine-et-Marne) réunis dans le GHEF. Une mesure d'attractivité qui n'avait en fait "aucune base légale", a annoncé la direction en décembre dernier, mettant fin à cette prime qui pouvait représenter le tiers voire la moitié de la rémunération de certains praticiens.

Trois mois plus tard, c'est la douche froide pour une cinquantaine de médecins, principalement des Padhue : la direction, rattrapée par le Trésor public, leur demande désormais de rembourser (sur deux ans) les sommes indument versées, pour un montant total de 2.7 millions d'euros. Décidés à ne pas se laisser faire, plusieurs praticiens ont pris un avocat pour contester la décision devant la justice administrative.

"Pris au piège"

"On n'a pas le choix ! Même en échelonnant sur deux ans, c'est impossible. On doit déjà payer des impôts sur la base de notre ancienne rémunération, nos avocats, tout cela avec un salaire qui a fondu, témoigne dans Le Parisien un praticien qui se retrouve avec une dette de 20 000 euros. Et on ne peut pas partir du GHEF sans avoir obtenu la validation de notre examen [les EVC, NDLR]. Beaucoup se sentent pris au piège." Une autre se voit sommée de rembourser 60 000 euros. "Après huit à dix ans d'études, je ne serais jamais venue en France pour gagner 1500 euros ou 2000 euros, lâche-t-elle. C'est ce que je serais payée si j'étais restée au Maroc."

[avec LeParisien.fr

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Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 5 mois
1/ quand un trop perçu est constaté il est de bonne gestion de le réclamer dans les délais prévus. C'es vrai dans le public comme dans le secteur marchand. 2/ les hopitaux sont des administrations publiques comme les administrations qui délivrent les cartes grises. Si il n'y a pas de controle de gestion c'est le contribuable qui paye. Donc c'est inacceptable. 3/ si l'administration est bien gérée, ceux qui ont pris la décision de ces primes et de leur paiement doivent être convoqués par leurs supérieurs et théoriquement ils peuvent être sanctionnés. C'est déjà arrivé. Tout ceci met en évidence la gabegie et les anomalies de ces politiques commerciales parmi les pires. Si les régions en question sont en difficulté, la politique du lapin suspendu dans le manège tournant est un gaspillage. Il faut des mesures structurelles que notre "meilleur système social du monde " nous empêche de prendre. Croyez vous que les médecins Allemands soient allés dans les landers de RDA "spontanément"? Non. Mais avec des mesures structurelles.
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Débatteur Passionné
Anesthésie-réanimation
il y a 5 mois
Quelques scandales sont maintenant révélés qui choquaient les bonnes pratiques sans émouvoir plus que ça les directions et les tutelles de quelques hôpitaux (d'Île de France mais pas que...) Maintenant que les gouvernants et les tutelles sont à la recherche du moindre € les comptes sont épluchés et les pratiques perverses et déloyales sont exposées. Bien sûr les menaces de sanctions sont pour les plus fragiles, qu'ils aient été crédules ou opportunistes leur principale excuse était qu'ils étaient (sont encore) exploités. Mais que penser des directions, des comptables, des CME et des conseils d'administration et des tutelles de l'époque qui ont entériné ces décisions sans lire ou critiquer les comptes rendus des budgets. Quand on découvre des impayés, des "dettes irrécouvrables" que font les hôpitaux habituellement? Ils s'assoient dessus. Quand on retrouve un Padhue qu'on croit isolé, on lui tombe dessus. Rendez vous compte: non seulement on l'a exploité mais en plus on a accepté qu'il sauve notre activité: il faut qu'il (le) paye! Ben je crois qu'ils ne sont pas isolés et ces directions seraient bien inspirées de ne pas leur chercher noise. Une petite grève ou un changement d'adresse professionnelle, certes serait perdant perdant mais le médecin pourrait sans doute retrouver un job ailleurs, mais la publicité faite à ces hôpitaux fait qu'on ne les remplacerait pas facilement!
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Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 5 mois
Faire porter la responsabilité et payer les erreurs de la Direction de l'établissement aux médecins PADHUE, semblent indéfendable et surtout immoral. La direction précédente, pour recruter des médecins hospitaliers qu'elle ne trouve pas, car l'établissement, les conditions de travail, la région, ne sont pas attractifs, à compensé ces manques par une prime. La prime est illégale, mais cela est de la faute des RH, pas des médecins recrutés. Il est vrai que ces FFI des temps modernes sont en position de faiblesse, sous payés, étrangers avec un diplôme non reconnu, ils sont, du moins le pensait la Direction, incapables de se défendre et de faire valoir leurs droits. Pas si sûr que ça et, cerise sur le gâteau, la publicité faite à cet hôpital n'est pas très positive. Il est fort possible que ce groupement hospitalier perde sur toute la ligne.
 
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