La prime versée était illégale : des Padhue contraints de rembourser jusqu'à 60 000 euros
Une cinquantaine de praticiens hospitaliers du Grand hôpital de l'est francilien (GHEF) se voient réclamer par la direction le remboursement sur deux ans d'une prime, révèle Le Parisien.
"On se retrouve avec des médecins désormais payés 1100 euros net, soit moins que les femmes de ménage, avec une dette de 34 000 euros à rembourser", s'indigne la CGT dans les colonnes du Parisien. A l'origine de cette situation "ubuesque", la "prime différentielle" qui, jusqu'à la fin de l'année 2024, était versée aux praticiens des hôpitaux de Marne-la-Vallée, Meaux, Coulommiers et Jouarre (Seine-et-Marne) réunis dans le GHEF. Une mesure d'attractivité qui n'avait en fait "aucune base légale", a annoncé la direction en décembre dernier, mettant fin à cette prime qui pouvait représenter le tiers voire la moitié de la rémunération de certains praticiens.
Trois mois plus tard, c'est la douche froide pour une cinquantaine de médecins, principalement des Padhue : la direction, rattrapée par le Trésor public, leur demande désormais de rembourser (sur deux ans) les sommes indument versées, pour un montant total de 2.7 millions d'euros. Décidés à ne pas se laisser faire, plusieurs praticiens ont pris un avocat pour contester la décision devant la justice administrative.
"Pris au piège"
"On n'a pas le choix ! Même en échelonnant sur deux ans, c'est impossible. On doit déjà payer des impôts sur la base de notre ancienne rémunération, nos avocats, tout cela avec un salaire qui a fondu, témoigne dans Le Parisien un praticien qui se retrouve avec une dette de 20 000 euros. Et on ne peut pas partir du GHEF sans avoir obtenu la validation de notre examen [les EVC, NDLR]. Beaucoup se sentent pris au piège." Une autre se voit sommée de rembourser 60 000 euros. "Après huit à dix ans d'études, je ne serais jamais venue en France pour gagner 1500 euros ou 2000 euros, lâche-t-elle. C'est ce que je serais payée si j'étais restée au Maroc."
[avec LeParisien.fr]
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