Ailleurs "ils seront mieux soignés et plus rapidement" : quand un maire déconseille "fortement" les urgences locales à ses concitoyens

19/03/2024 Par Aveline Marques
Dans un courrier adressé à la directrice de l'ARS, le maire de Châteauroux dénonce la "dégradation forte des services offerts par l'hôpital" de la ville, assumant désormais de conseiller aux habitants de "privilégier" les urgences d'Issoudun ou de Limoges.

  "Nous croulons sous les plaintes de patients, mécontents des conditions d’accueil et de traitement de leurs proches, allant jusqu’à nous affirmer que des patients n’ont pas mangé pendant deux jours", alerte le maire de Châteauroux, Gil Avérous, dans un mail envoyé le 7 mars dernier à la directrice de l'ARS Centre-Val de Loire, Clara de Bort, dont fait état La Nouvelle République. Si les "services offerts par l'hôpital" se dégradent "depuis plusieurs années", "nous n'avons jamais connu un tel délabrement du service public hospitalier", relève l'édile. A tel point que les agents municipaux ont désormais pour "consigne" de "déconseiller fortement" aux habitants qui les solliciteraient "de se rendre aux urgences de l'hôpital de Châteauroux". Ils sont incités "à privilégier" l'hôpital d'Issoudun (à 30 minutes) voire le CHU de Limoges, à 1h10 de route. "Ils y seront forcément mieux soignés et plus rapidement", assène l'élu. Par son courrier, Gil Avérous a voulu susciter auprès de l'ARS "un choc de gouvernance", car l'hôpital est sous sa "responsabilité". "On ne peut pas continuer à comptabiliser les gens qui meurent faute d'avoir été bien diagnostiqués et pris en charge", écrit-il.  

Suite à cette interpellation "un peu musclée", l'ARS a procédé à une visite du service et émis ses préconisations pour "fluidifier le parcours des patients", de la systématisation de la présence d'un "médecin d'accueil et d'orientation" à la rationalisation des passages IRM ou radio. Le temps d'attente aurait été réduit de 10 à 6 heures. [avec La Nouvelle République]

Rémunération, attractivité, conditions d'exercice... la consultation à 30 euros va-t-elle changer la donne?

Georges Fichet

Georges Fichet

Non

30 euros ? Vous avez dit 30 euros ? Ridicule. Même 35 euros. 50 n'est qu'un minimum ! Paupérisation organisée du corps médical ou ... Lire plus

13 commentaires
3 débatteurs en ligne3 en ligne
Photo de profil de Hassan Chatti
965 points
Débatteur Passionné
Médecine physique et de réadaptation
il y a 9 mois
Un elu qui incite publiquement les patients à aller dans un autre centre plus loin, ce n'est pas un peu risqué pour lui ?
Photo de profil de Chambon Dominique
2,5 k points
Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 9 mois
Ils sont nombreux les centres hospitaliers qui devraient recevoir ce genre de courrier de leur maire! Ça sauverait quelques vies…
Photo de profil de David Zajtman
249 points
Psychiatrie
il y a 9 mois
Malheureusement ce n'est pas mieux ailleurs et fourni des couches aux patients contentionnés parfois plusieurs jour en attente d'une place pour une hospitalisation psychiatriques.
 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Enquête Hôpital
Pourquoi le statut de PU-PH ne fait plus rêver les médecins
14/11/2024
9
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
0
Concours pluripro
CPTS
Les CPTS, un "échec" à 1,5 milliard d'euros, calcule un syndicat de médecins dans un rapport à charge
27/11/2024
10
Podcast Histoire
"Elle aurait fait marcher un régiment" : écoutez l’histoire de Nicole Girard-Mangin, seule médecin française...
11/11/2024
0
Histoire
Un médecin dans les entrailles de Paris : l'étude inédite de Philippe Charlier dans les Catacombes
12/07/2024
1
Portrait
"On a parfois l’impression d’être moins écoutés que les étudiants en médecine" : les confidences du Doyen des...
23/10/2024
6