Situation "extrêmement préoccupante" des urgences : médecins, députés et associations réclament une enquête

21/02/2024 Par Mathilde Gendron
Urgences
Alors que la situation dans les urgences est de de plus en plus “préoccupante”, plusieurs députés, syndicats, associations et organisations du monde de la santé appellent, ce mercredi 21 février, dans un courrier, la présidente de l’Assemblée nationale à lancer une commission d’enquête sur l’état des services d’urgences en France.

  Dans un courrier adressé à Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, ce mercredi 21 février, six députés* demandent une commission d’enquête sur la situation des services d’urgences en France. La lettre a également été cosignée par des syndicats de professionnels de santé, des associations, des collectifs et des mutuelles, ainsi que des organisations locales et régionales. Ils déplorent “depuis plusieurs mois” la situation “extrêmement préoccupante” des services d’urgence dans le pays. “Il ne se passe plus une semaine sans que la presse ne relaie des histoires de patients décédés aux urgences, parfois sur un brancard, dans le couloir, faute de capacité de prise en charge adéquate”, écrivent les signataires, qui précisent que “tout prête à croire ces situations tragiques sont en forte progression”. Si à l’été 2022, la mission flash menée par François Braun, ancien ministre de la Santé, avait préconisé la régulation des urgences par le 15, aujourd’hui les signataires regrettent que cette mesure devienne “de plus en plus la norme”. Ils indiquent également qu’à l’été 2023, “plus d’un service sur deux” a dû “fermer totalement ou partiellement” à cause de la  saturation des urgences.

Les auteurs du courrier pointent également un chiffre avancé par le syndicat Samu urgence de France, qui “avait estimé à 150 le nombre de décès [liés à] une trop longue attente avant une prise en charge”. Une étude de l’Inserm, de l’AP-HP et de l’Université de Rouen, avait également permis de montrer que pour un patient de 70 ans, passer une nuit sur un brancard “augmente de 40% le risque de mortalité hospitalière”. En septembre dernier, une centaine de députés de la Nupes avaient demandé la création d'une commission d’enquête afin d'évaluer les pertes de chance pour les patients “dues aux fermetures de services d'urgences et au manque de personnel”. Six mois plus tard, les six députés signataires demandent sa “mise à l’ordre du jour de l’Assemblée”. *Les députés : Damien Maudet, député La France Insoumise de Haute-Vienne, Pierre Dharréville, député Groupe Démocrate et Républicain des Bouches-du-Rhône, Sabrina Sebaihi, députée Écologiste des Hauts-de-Seine, Arthur Delaporte, député Socialiste du Calvados, Sébastien Peytavie, député Génération.s de Dordogne et Yannick Favennec, député Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires de Mayenne.   [Avec AFP]

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1 débatteur en ligne1 en ligne
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Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 2 ans
Ils n'ont tellement rien compris que c'en est affligeant. Les urgences n'étaient que l'entonnoir et le filtre du système. Maintenant c'est le dernier fusible avant que ça saute. La raréfaction des places dans les services rend les hospit directes de plus en plus rares et impossibles (merci la T2A), donc les généralistes envoient aux urgences. La raréfaction des places rend difficile l'admission après les urgences, car le senior ne trouve plus de place pour hospitaliser son patient qui doit l'être. La raréfaction des généralistes pousse les patients à aller directement aux urgences, soit parce qu'ils n'en ont plus, soit parce que c'est trop long à leur goût. Le "virage de l'ambulatoire" (ou grand débarras), fait réhospitaliser quelques patients après des interventions, en passant par les urgences, et en sollicitant encore une fois les généralistes qui évidemment s'ennuyaient sans ça. Rien ne va, aucune enquête n'est nécessaire, le diagnostic est fait par tous les professionnels depuis des années : des politiques nuls et très nuls tiennent coute que coute un système, qu'ils suradministrent pour garder un tant soit peu de contrôle sur la bourse et les médias.
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Médecine générale
il y a 2 ans
La magie du SAS, du appelez le 15 pour tout et n'importe quoi, aboutissant à une régulation surchargée du n'importe comment où le message clé est devenu: "envoyez le moins possible de patients aux urgences", du "voyez avec votre généraliste déjà surchargé à faire son travail", ou le WE "attendez lundi votre généraliste déjà surchargé à faire son travail et à gérer les appels du lundi" même pour des douleurs thoraciques typiques, ça aboutit à juste à un décalage de prise en charge, à plus de décès à domicile dits "inexpliqués", mais évidement sans désemcombrer les urgences (où les personnels ne sont pas plus nombreux, voire moins), car au final, on ne peut pas tricher avec la santé! Et c'est valable avec les faux accès aux soins kiné IPA, pharmaciens!!!!! C'est une volonté politique datant de 2-3 ans, ne l'oublions pas! Politiques qui n'hésitent pourtant pas à diffuser le message d'autosatisfaction "SASpassebien". Un jour peut-être ces gens seront condamnés...
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358 points
Incontournable
Médecine générale
il y a 2 ans
Une anecdote édifiante: Il y a quelques semaines je suis appelé pour une patiente de 90 ans qui fait manifestement un AIT; je demande au service de neuro-vasculaire d'un hopital équipé d'un tel service d'admettre la patiente. Le confrère du service déclare qu'il ne peut accepter un accueil direct et que la patiente doit passer par les urgences. Je prends la décision de la faire admettre dans le service de médecine générale d'un hopital plus petit. J'appelle une ambulance dont un des ambulanciers une fois sur place me dit qu'il doit d'abord examiner la patiente et téléphoner au Samu pour avoir l'autorisation de la transporter !! Le samu lui donne le feu vert, la patiente est hospitalisée, le diagnostic confirmé par IRM , un traitement mis en place et retour à domicile au bout d'une semaine. On aurait perdu beaucoup de temps s'il s'était agi d'un AVC constitué.
 
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