déficit

500 000 euros de déficit : placé en liquidation, le centre de santé pointe la tarification à l'acte

Six ans après sa création, le centre de santé Cap'Rempart, situé dans le centre-ville de Toulouse, a fermé ses portes mardi 10 juin. Les 19 salariés de la structure vont être licenciés. 

17/06/2025 Par Louise Claereboudt
déficit

Fin 2024, le centre privé mutualiste Cap'Rempart, situé en plein cœur de Toulouse, accusait un déficit de 500 000 euros. Incapable de redresser ses comptes, la structure pluridisciplinaire a été placée en liquidation judiciaire et a fermé ses portes mardi 10 juin, à peine six ans après son ouverture. 19 salariés (plusieurs médecins généralistes, un dermatologue, une kiné, un orthophoniste, un podologue, une psychologue, trois secrétaires médicales…) vont ainsi être licenciés. 

"Quand on a ouvert en 2019, [de nombreux patients] étaient arrivés chez nous parce qu'ils n’avaient pas ou plus de médecin traitant, suite à des départs à la retraite, par exemple. Le centre Cap'Rempart en lui-même était référencé comme médecin traitant, on a donc proposé un vrai suivi à nos patients. Et là, on a l'impression de les laisser sur le carreau, on a l'impression de les abandonner", a témoigné la directrice adjointe, Sandrine Tourillon, auprès de ici Occitanie

Le centre de santé, qui n'a pas été repris, revendiquait 3000 patients annuels, et comptabilisait près de 25 000 consultations en 2024. Selon la direction, contactée par ici Occitanie, les créneaux de rendez-vous étaient pleins, mais la fréquentation n'a pas suffi. 

Outre une conjoncture difficile, marquée par les manifestations des Gilets jaune et par la crise Covid, la directrice adjointe pointe la tarification à l'acte, inadaptée. "La tarification au forfait, expérimentée dans certains centres, aurait été plus adaptée […]. Là, avec la tarification à l’acte, nous étions rémunérés de la même manière, que nous passions 10 minutes avec un patient qui venait pour une grippe que 40 minutes avec un patient en ALD, pour qui nous devions prendre contact avec d’autres professionnels de santé pour évoquer son dossier et s’assurer de son bon suivi." 

"En mode survie" 

Le directeur général du centre de santé mutualiste, Jean Pierre Pailhol, déplore quant à lui un manque de soutien des pouvoirs publics. "Nous sommes un centre mutualiste à but non-lucratif : notre objectif n’était pas de dégager du profit, mais nous avions des salariés et nous devions être viable. Les centres de santé portés par des collectivités territoriales sont généralement aidés par la collectivité quand ils sont en difficulté, mais dans notre cas personne n’a pu nous aider à survivre."

Comptez vous fermer vos cabinets entre le 5 et le 15 janvier?

Claire FAUCHERY

Claire FAUCHERY

Oui

Oui et il nous faut un mouvement fort, restons unis pour l'avenir de la profession, le devenir des plus jeunes qui ne s'installero... Lire plus

1 débatteur en ligne1 en ligne
Photo de profil de Dominique SOUVESTRE
2,6 k points
Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 6 mois
Ce genre d'histoire me parait quand même bizarre. J'ai créé mon cabinet libéral en avril 1984. 50 actes par mois la 1ère année, 100 actes par mois le 2ème, 200 actes par mois la 3ème année, 300 actes par mois au bout de 10 ans. Pour éviter la faillite, il suffisait de faire des gardes à côté. Aujourd'hui, les carnets de RDV sont plein à craquer, le G a quadruplé (en comptant les forfaits), et les centres de santé font faillite...
Photo de profil de Pat Bourgpat
2 k points
Débatteur Passionné
il y a 6 mois
C'est compliqué de parler de gestion avec une personne qui à fait faillite et qui ne comprend pas pourquoi elle a fait faillite. Car ce qu'elle appelle un paiement à l'acte est une forme de forfait qui est identique que l'on passe 10 minutes ou 40 minutes avec les patients comme elle le rappelle. Un vrai paiement à acte comprend une part fixe et une part variable selon le temps passé voir la difficulté de la consultation. C'est bien pour cela que le secteur 2 permet ces modulations.
Photo de profil de PIERRE SEBBAG
8 points
Médecine générale
il y a 6 mois
Cette histoire illustre une fois de plus le fait que le tarif sécu est sous payé puisqu'en appliquant la législation du travail dans un établissement employant des médecins salariés, 35h, congés payés, congés maternité, congés maladie, formations sur le temps de travail, il est impossible d'équilibrer les comptes.
 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Pédiatrie
Moins de médecins, moins de moyens, mais toujours plus de besoins : le cri d'alerte des professionnels de la...
06/11/2025
14
Concours pluripro
CPTS
Les CPTS renommées "communauté France santé" : Stéphanie Rist explique l'enjeu
07/11/2025
12
Podcast Histoire
"Elle était disposée à marcher sur le corps de ceux qui auraient voulu lui barrer la route" : le combat de la...
20/10/2025
0
Portrait Portrait
"La médecine, ça a été mon étoile du berger" : violentée par son père, la Pre Céline Gréco se bat pour les...
03/10/2025
6
Reportage Hôpital
"A l'hôpital, on n'a plus de lieux fédérateurs" : à Paris, une soirée pour renouer avec l'esprit de la salle...
14/10/2025
8
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
2