Ce jeudi 8 février était un jour noir pour Médecins pour demain (MPD). Le collectif – devenu association – qui s'est créé fin août 2022 pour obtenir un C à 50 euros était invité en tant qu'observateur à suivre la troisième séance multilatérale aux côtés des syndicats de médecins libéraux. Après quatre heures de discussions au cours desquelles la Cnam a présenté aux représentants de la profession son projet d'accord conventionnel et, surtout, ses propositions tarifaires, l'heure n'était pas à la fête du côté de MPD.
G à 30 euros, "sous conditions d'économies", Rosp et forfaits structures simplifiés et inclus dans un forfait médecin traitant "difficile à estimer", "cumul de quelques actes réservés à certains spécialistes" et "revalorisation des consultations de pédiatrie en excluant les généralistes (qui réalisent plus de 80% des suivis)"… "Le compte n'y est pas", écrit le collectif dans un communiqué. "Nous sommes face à une Cnam qui propose simplement une remise à niveau de l'inflation. Il n'est question d'aucune revalorisation, bien au contraire, car celle-ci sera déjà gommée en fin d'année." Ce qui est proposé "est indigne et ne fera que dégrader plus rapidement nos conditions de travail", alerte MPD.
Le collectif qui a appelé à plusieurs reprises depuis un an et demi les médecins à faire grève et à manifester, et a soutenu le mouvement de désobéissance tarifaire, se montre aujourd'hui inquiet. "Nous sommes malheureusement devant un mur. Le bulldozer continue son chemin sans s'arrêter, au mépris du terrain." "Affront de plus à la médecine libérale", la nomination dans la soirée de Frédéric Valletoux comme ministre délégué à la santé. "Il n'en fallait pas moins pour que le Gouvernement nous montre son dédain envers les médecins et son système de santé actuel", tempête MPD.
Un acte minimal à 35 euros ou rien
"Nous n'avons pas d'autres choix que d'appeler nos confrères à sortir collectivement du système conventionnel tant que l'Etat ne souhaitera pas le financer", appelle gravement le collectif. Il invite l'ensemble des médecins libéraux français à déposer leur lettre d'intention de déconventionnement sur le site dédié – créé par l'UFML – "ou à s'organiser dès à présent par bassin de vie pour initier des déconventionnements collectifs locaux coordonnés".
Médecins pour demain appelle en outre les médecins à fermer leur cabinet durant les Jeux olympiques qui se dérouleront sur trois semaines cet été à Paris. "Il semblerait qu'Emmanuel Macron et le Gouvernement soient attachés à ce que les JO se passent dans de bonnes conditions. Il en fait sa priorité, plutôt que d'investir dans la santé de ces citoyens […] Montrons-leur ce que sont des JO sans médecin."
Le collectif prévient : il ne lâchera rien, "à moins d'une réouverture de l'enveloppe actant un acte minimal garanti à 35 euros minimum, ajustés sur l'inflation et un cumul des actes accessibles à toutes les spécialités y compris la médecine générale".
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