fermé

“Je travaille de plus en plus et je finis tard" : trois généralistes d'un même village déplaquent

A la fin de l'année, trois médecins généralistes mettront la clé sous la porte à Pont-du-Casse (Lot-et-Garonne) laissant 3500 patients sans solution, au grand désespoir du maire de la ville. 

26/06/2024 Par Isabelle Veloso Vieira
Déserts médicaux
fermé

3500 patients n’auront plus de médecin d’ici la fin de l’année à Pont-du-Casse, en Lot-et-Garonne. La ville perd la moitié de ses médecins, trois d’entre eux ayant décidé de fermer leur cabinet le 20 décembre 2024, d'après une information de France 3 Nouvelle-Aquitaine. Pour le moment, personne ne s’est manifesté pour les remplacer. 

"Ça a été un vrai coup de massue, on ne s’y attendait pas. J’ai d’abord voulu comprendre. J’ai rencontré deux des médecins qui vont partir", déclare Christian Debrel, maire de la ville, à France 3 Nouvelle-Aquitaine.

“Débordées”, les trois femmes médecins généralistes souhaitent retrouver “une vie normale”. “Pas loin du burn-out", Elisa Loubet, l’une des généralistes qui met la clé sous la porte a décidé de quitter la médecine générale après 15 ans d’activité. “Ce qui me pèse aujourd’hui, c’est la démographie médicale”, explique-t-elle. Le manque de spécialistes limite ses diagnostics. “Je demande des avis, je ne les ai pas”, regrette la médecin. “Du coup, il y a des retards de diagnostics, des retards de prise en charge.” 

A ces difficultés s’ajoute le surmenage. Avec 1352 patients à sa charge, Elisa Loubet fait des journées à rallonge. “Je travaille de plus en plus et je finis tard. Vendredi, j’ai terminé à 21h15, le mardi, c’est pareil.”

Ces “mauvaises” conditions d'exercice ont eu raison de sa passion pour le métier. “C’est extrêmement difficile” de laisser ses patients sans solution. “J’aimerais pouvoir partir en sachant qu’ils ont un médecin, mais je sais que ça va être très difficile”, confie-t-elle. 

Le Lot-et-Garonne a perdu plus de 25% de ses praticiens en douze ans, selon le conseil départemental de l’Ordre. Christian Debrel ne compte pas baisser les bras. “Ils [les administrés, NDLR] me supplient de trouver une solution.” La piste du recrutement des médecins étrangers est même envisagée.

Comptez vous fermer vos cabinets entre le 5 et le 15 janvier?

Claire FAUCHERY

Claire FAUCHERY

Oui

Oui et il nous faut un mouvement fort, restons unis pour l'avenir de la profession, le devenir des plus jeunes qui ne s'installero... Lire plus

2 débatteurs en ligne2 en ligne
Photo de profil de L. C-J
112 points
Médecine générale
il y a 1 an
Cette situation a été voulue par nos politiques qui ont été régulièrement élus depuis plus de 40 ans : les Français ont donc fait ce choix (inconsciemment probablement) et maintenant "gouttent" le résultat de cette politique du numerus clausus ... qui continue ... J'ai du mal à croire que les 40 à 50 étudiants qui ont raté le concours de première année pendant toutes ces années en arrivant juste sous la barre d'admission allaient devenir des tueurs en série si ils devenaient médecin quelques années après ... et maintenant on va chercher des médecins étrangers après avoir sacrifié une partie de nos jeunes. Le PROGRES fait rage.
Photo de profil de Jean Yves CROUZY
1,4 k points
Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 1 an
Il n’y a rien d’étonnant à cela et je crois que nous sommes très nombreux à être dans la même situation que nos collègues du lot et Garonne Et quand on nous dit que cela va s’arranger en 2030 , on a le temps d’en baver Personnellement, je réduis mon activité……
Photo de profil de Avocat  Du Diable
3,2 k points
Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 1 an
Eh oui , le médecin généraliste doit créer des emplois à 26,50 euros la consultation pour se décharger et ne gérer que les polypathologies les plus lourdes . Ya un moment ou l'amour du métier et de la patrie ne suffisent plus . Être médecin est une vocation , l'état veut transformer cette vocation en sacerdoce et en plus nous faire payer la soutane .
 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Pédiatrie
Moins de médecins, moins de moyens, mais toujours plus de besoins : le cri d'alerte des professionnels de la...
06/11/2025
14
Concours pluripro
CPTS
Les CPTS renommées "communauté France santé" : Stéphanie Rist explique l'enjeu
07/11/2025
12
Podcast Histoire
"Elle était disposée à marcher sur le corps de ceux qui auraient voulu lui barrer la route" : le combat de la...
20/10/2025
0
Portrait Portrait
"La médecine, ça a été mon étoile du berger" : violentée par son père, la Pre Céline Gréco se bat pour les...
03/10/2025
6
Reportage Hôpital
"A l'hôpital, on n'a plus de lieux fédérateurs" : à Paris, une soirée pour renouer avec l'esprit de la salle...
14/10/2025
8
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
2