"Trop de fonctionnaires mal formés qui donnent des leçons", les médecins taclent les ARS

Maintes fois remises en cause par les médecins, notamment pendant la crise du Covid-19, les ARS sont considérées comme un "bouc émissaire" pour le sociologue et politiste de la santé Frédéric Pierru. Ce dernier trouve "injuste de reprocher aux ARS ce pourquoi elles ont été créées. C’est-à-dire qu’elles ont été créées justement pour gérer “le redimensionnement” du parc hospitalier, loin du terrain et des pressions locales". Ces déclarations vous ont beaucoup fait réagir.
Interviewé par Egora le 6 avril dernier, le sociologue Frédéric Pierru admet toutefois que les Agences régionales de santé pourraient être réformées alors qu'elles sont dirigées par "des hauts fonctionnaires dont la seule préoccupation est leur carrière". Il livre une analyse détaillée du rôle de ces institutions qui selon lui "ne demandent que, de se remettre au service des dynamiques de santé locales".
Du "donneur de leçons" au "mille-feuilles administratif"... La position de Frédéric Pierru n'a pas manqué de vous faire réagir. Nous vous livrons une sélection de vos commentaires.
Par thereseguillet
On ne peut pas défendre ainsi la rigidité de ces ARS… Pire qu'un fonctionnaire des impôts. Ils donnent des leçons à des médecins alors que certains d'entre eux n'ont peut-être que le bac et aucune notion des réalités médicales. C'est quand on est confronté avec un proche de l'aberration du système de santé actuel que l'on peut vraiment parler. Il n'est pas interdit de contrôler avec intelligence et humanité ce qui manque à la plupart des personnes
Par juvanonjm
Ainsi, les ARS "ont été conçues en se basant sur le fait que les élus locaux, les syndicats, et les professionnels de terrain font obstacle à la restructuration du parc hospitalier, en s'opposant, par exemple, à la fermeture d’un hôpital de proximité, à la fermeture d’une maternité, etc. C’était voulu."
Même si on se doutait que c'était bien la finalité des ARS, il est inhabituel que ce soit énoncé de façon aussi claire et aussi cynique.
Cela pose un vrai problème de démocratie sanitaire, car à aucun moment les citoyens contribuables potentiellement futurs malades n'ont été consultés sur ce programme. Je doute qu'ils auraient signé des deux mains un "pacte" qui réduirait leurs possibilités de se faire soigner. A la lumière de la pandémie, on voit bien les conséquences dramatiques de cette réduction.
Quant à la prétendue résistance des ARS face aux injonctions gouvernementales, il faut avoir connu la suffisance et le cynisme de certains directeurs d'ARS pour en douter fortement.
Il est urgent de retirer tout pouvoir de nuisance aux ARS, dont les dirigeant sont pour la plupart des fonctionnaires sans état d'âme.
Il est urgent de redonner aux citoyens la main mise sur leur propre santé. On pourrait imaginer un gouverneur régional de santé, élu par le peuple. Il répondrait alors de ses actes devant la population, et non devant un gouvernement central. Un peu comme aux USA, où les shérifs et les juges sont élus.
Par lfds
"Quant à la prétendue résistance des ARS face aux injonctions gouvernementales, il faut avoir connu la suffisance et le cynisme de certains directeurs d'ARS pour en douter fortement."
Mr Pierru dit justement que ces directeurs d'ARS sont "des hauts fonctionnaires dont la seule préoccupation est leur carrière. Les directeurs généraux des ARS reçoivent leurs ordres de deux ministères, celui de la Santé et...
D'accord, pas d'accord ?
Débattez-en avec vos confrères.