Régulation des urgences : les taux de recours au Samu ont flambé de 48%

Mise en place à l'été 2022 par le ministre de la Santé de l'époque François Braun, la régulation de l'accès aux urgences était un "outil" qui devait permettre de traverser la crise estivale. Elle a abouti à une hausse des taux de recours au Samu, ainsi qu'à une contribution accrue des médecins libéraux à la régulation médicale des appels au 15. 

21/01/2025 Par Sandy Bonin
Urgences

En 2022, le Samu-Centre 15 a traité 20,7 millions de dossiers de régulation*, soit une augmentation de 48% par rapport à 2014, où 14,0 millions avaient été enregistrés, calcule la Drees dans une étude sur "l'évolution du recours au Samu-Centre 15 à la suite de la crise sanitaire et des mesures de régulation des urgences". 

Le taux de recours au Samu a quant à lui augmenté de 31%, soit +4 points par rapport à 2021, sa hausse la plus marquée sur la période. Ces hausses font suite à la mise en œuvre des "mesures Braun", issues de la mission flash sur les urgences et les soins non programmés, qui ont introduit une régulation accrue de l’accès aux urgences, notamment par un appel préalable au Samu. 

Cette flambée des recours au 15 coïncide également avec le déploiement progressif du service d’accès aux soins (SAS) depuis 2021, également accessible via le numéro 15. "Bien qu’il n’y ait pas eu, en 2021, de communication nationale dédiée à ce dispositif à destination du grand public, des initiatives locales ont pu être menées pour inciter à appeler le 15 en cas de besoin de soins", suppose la Drees.

 

Hausse du nombre de dossiers de régulation

L’accélération du recours au Samu se traduit mécaniquement par une hausse du nombre de dossiers de régulation médicale, plus marquée en 2020 et 2022. Les DRM enregistrés passent de 10,5 millions en 2014 à 16,4 millions en 2022. Le nombre de DRM progresse plus rapidement que celui des DR sur la période. "Cette évolution pourrait suggérer un report du recours de la médecine générale sur la médecine d’urgence", analyse la Drees.

La participation des médecins libéraux à la gestion des appels au Samu a augmenté avec la crise sanitaire, relève l'étude. Elle était de 34% en 2019, puis s'est établie à 40% en 2022. "Ces hausses, concomitantes à l’augmentation du taux de recours au Samu, témoignent d’une implication croissante de médecins libéraux qui font plus qu’absorber la charge de travail supplémentaire", pointe la Drees. La crise sanitaire, puis les mesures Braun mises en place dès l’été 2022, semblent avoir accéléré la collaboration entre le Centre 15 et les médecins libéraux.

*Tout appel décroché, en rapport avec un problème médical, médico-social ou sanitaire, fait l’objet d’un dossier de régulation (DR) établi par un assistant de régulation médicale. Lorsqu’un médecin régulateur est sollicité, le DR devient alors un dossier de régulation médicale (DRM). 

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1 débatteur en ligne1 en ligne
Photo de profil de FRANCOIS LAISSY
2,5 k points
Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 8 mois
. "Cette évolution pourrait suggérer un report du recours de la médecine générale sur la médecine d’urgence", analyse la Drees. Quand on se souvient de la création des SMUR et des SAMU, on se rappellera que ces services avaient besoin de passages et d'actes pour se pérenniser : aussi ont-ils pris le tout venant et ont piqué la "bobologie" aux médecins généralistes omnipraticiens : ces derniers voyant leur activité diminuer ont laissé petit à petit se perdre leur activité d'urgence, ont diminué leurs gardes 7 jours sur 7 pour un meilleurs confort de vie (on ne peut pas le leur reprocher), et comme leurs honoraires ne suivaient pas, travaillent maintenant à temps partiel bien souvent avec un motif par consultation. Pendant ce temps, les services d'urgences se sont remplis sans qu'on leur donne les moyens de faire face. A qui la "faute" ? Qui a organisé cette pénurie? Qu'ils ne se plaignent pas !
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Débatteur Passionné
Anesthésie-réanimation
il y a 11 mois
Magnifique étude !!! Quand on crée l'obligation d'un recours aux centres 15, leur activité augmente. Ça, c'est inattendu! Ça montre combien cette étude était indispensable. Et vous savez quoi? Il "semblerait" dit la DRESS, que les médecins libéraux participent plus à cette augmentation ! Enfin, on met ça au conditionnel; peut être faudrait il recréer une mission pour s'en assurer. Ce qu'on ne sait pas, c'est si, et de combien, les moyens des centres 15 ont été augmentés ni si, et de combien, les flux des urgences ont été impactés. Parce que cette étude n'était pas destinée à être diffusée au public. Intéressant non?
Photo de profil de FRANCOIS LAISSY
2,5 k points
Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 8 mois
Jacques de Chabannes, seigneur de La Palice, qui fut maréchal de France aurait pu être le "directeur" de cette étude !
 
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