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Observatoire de l'accès aux soins : le nombre d'installations de généralistes a "nettement" diminué en 2024

Six mois après son installation, l'Observatoire de l'accès aux soins livre ses premiers résultats. Sur les 10 objectifs fixés par la convention, rares sont ceux qui sont atteints.

25/09/2025 Par Aveline Marques
Démographie médicale
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Des revalorisations tarifaires… et des contreparties. En signant la nouvelle convention, en juin 2024, les syndicats de médecins libéraux se sont engagés à améliorer l'accès aux soins aux côtés de la Cnam. Augmenter le nombre d'installations, réduire le nombre de patients en ALD sans médecin traitant, raccourcir les délais d'accès aux spécialistes… Les partenaires conventionnels se sont fixé 10 objectifs, mesurés par des "indicateurs-clés" dont le suivi est assuré par l'Observatoire de l'accès aux soins, installé en décembre dernier.

Transparence oblige, ces données sont désormais accessibles en ligne, sur le site data.ameli, a annoncé la Cnam dans un communiqué du 25 septembre. Les premiers résultats, présentés en commission paritaire nationale le 10 septembre dernier, sont mitigés. Rares sont les indicateurs en phase avec les objectifs.

C'est le cas notamment du nombre de contrats d'assistants médicaux signés, en forte hausse : 8558 contrats étaient recensés au 30 juin 2025, contre un peu plus de 7500 un an auparavant (objectif : +10% par an) ; 15% des médecins généralistes éligibles y ont recours aujourd'hui, note la Cnam. Par ailleurs, 96% de la population est désormais couverte par le service d'accès aux soins (SAS), 8 départements seulement ne l'ayant pas encore déployé.

D'autres indicateurs sont en progression, tels le pourcentage de spécialistes de secteur 2 adhérents à l'Optam (53.1% des médecins éligibles au 30 juin dernier, contre 51.7% un an auparavant) et la file active moyenne des médecins généralistes*, en augmentation de 1.3% sur un an (objectif de +2%). Au 30 juin 2025, les médecins généralistes avaient vu en moyenne 1621 patients différents au cours des 12 mois précédents (contre 1571 en 2016) et les autres spécialistes, 2403 (contre 2261 en 2016). "Indicateur essentiel" pour la Cnam, la patientèle médecin traitant moyenne augmente également (+0.8%, pour un objectif de +2%), pour atteindre 1033 patients MT, contre 898 en 2017, ce qui témoigne d'une "dynamique positive".

Les données de l'Observatoire illustrent également "l'inversion" de la tendance concernant le suivi des patients en ALD. Malgré des départs en retraite de généralistes toujours plus nombreux et le vieillissement de la population couplé à l'augmentation de la prévalence des maladies chroniques, le taux de patients en ALD sans médecin traitant "a diminué progressivement, pour atteindre à 4.3% au 31 décembre 2024, puis 4.2% au 30 juin 2025", relève le communiqué de la Cnam, qui salue la "mobilisation" collective autour du plan "ALD sans médecin traitant" lancé en 2023. Objectif de la convention : ramener ce taux à 2%.

En revanche, le nombre de primo-installations en médecine générale, qui avait significativement progressé au cours des dix dernières années – passant de 1369 en 2012 à 2361 en 2023 (+72%) - diminue "nettement" en 2024. Sur un an, 2130 généralistes se sont installés pour la première fois, soit une chute de 9.8% que la Cnam explique par la "baisse temporaire du nombre de postes" aux ECN pour la médecine générale, par "l'attrait croissant pour le statut de médecin remplaçant" et par le "développement des formes mixtes d'exercice". "La croissance des primo-installations reprend néanmoins en 2025 avec un taux d'évaluation sur 12 mois de +3.1% au 30 juin 2025", rassure la Cnam.

Enfin, si les données mises en ligne par l'Assurance maladie soulignent un nombre d'installations annuelles** dans les zones sous-denses "relativement stable sur la période 2020-2024, oscillant entre 580 et 640 installations de médecins généralistes (hors médecins à exercice particulier) par an", cet indicateur, marqué par une baisse de 1.7%, est très loin d'être en phase avec l'objectif ambitieux fixé par la convention : +7% par an.

Si ces objectifs ne sont pas opposables individuellement, ils suscitent néanmoins de fortes attentes de la part des patients, comme des pouvoirs publics ou des parlementaires. "Si chaque médecin se dit 'c'est pas pour moi', on va avoir un problème, car tous les résultats de ces engagements collectifs on va les publier, avait mis en garde Thomas Fatôme, le directeur de la Cnam, au congrès de la CSMF 2024. On va être transparent. Devant le Parlement, les pouvoirs publics, les partenaires sociaux, le Gouvernement."

 

*Hors MEP

**Primo-installations ou déménagements en zones d'intervention prioritaires (ZIP).

 

Deux indicateurs à préciser:

Sur les 10 objectifs conventionnels, deux "nécessitent des travaux complémentaires et la collaboration avec des partenaires externes pour définir des indicateurs de suivi adaptés et fiabilisés", précise la Cnam : "raccourcir le délai moyen d'accès à un médecin spécialiste" et "réduire le non-recours aux soins pour les personnes en situation de handicap".

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Claire FAUCHERY

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Photo de profil de CHAMBON dominique
4,2 k points
Débatteur Passionné
Médecine générale
il y a 2 mois
"Si chaque médecin se dit 'c'est pas pour moi', on va avoir un problème, car tous les résultats de ces engagements collectifs on va les publier, avait mis en garde Thomas Fatôme, le directeur de la Cnam, au congrès de la CSMF 2024. On va être transparent. Devant le Parlement, les pouvoirs publics, les partenaires sociaux, le Gouvernement." Non mais je rêve! Ou plutôt je cauchemarde!!! Ce type ne manque pas d’air de dire des trucs pareils! Qui nous a mis dans une cagade pareille? SI ce monsieur veut vraiment être transparent, il devrait dire: "Si chaque directeur de SS, chaque député, chaque partenaire social, chaque ministre, se dit ‘c’est par pour moi’… Ça fait 40 ans qu’on entend la SS et tous ces gens nous mépriser et dire que les médecins sont des voyous! On vous a jamais dit qu’on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre???
Photo de profil de Sylvie POIRIER
68 points
Médecine générale
il y a 2 mois
Donc si j'ai bien compris : les syndicats ont bataillé pour limiter la casse avec des accords non respectés par la CPAM, les médecins installés se démènent pour améliorer les choses avec un début de résultat, et les jeunes ne s'installent toujours pas dans les zones non attractives pour des raisons longuement et souvent exposées à nos gouvernants. Publiez donc Mr Fatôme, avec plaisir, les médecins libéraux n'ont aucun reproche à se faire ! Sylvie Poirier Présidente de la FMF PDLLet fière de l'être
Photo de profil de GUY ANDRE PELOUZE
874 points
Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 2 mois
Avoir signé pour les Medecins une telle convention restera comme une faute. Les syndicats avides de subsides divers ne sont plus que des courroies de transmission vers le paradis socialiste ou Fatome fait la leçon aux médecins au nom de la toute puissance du monopole. La médecine libérale est morte depuis longtemps. Salaries tacherons à l’acte de la sécu les médecins cherchent autre chose. C’est naturel. L’économie du système n’est pas gouvernée par les oukases de la Convention mais par les déterminants des comportements et des décisions que les acteurs prennent en toute intelligence. Les contraintes de ce système que personne ne nous envie sont démesurées par rapport à la satisfaction de faire de la médecine et de recevoir des honoraires. Les choix que font les jeunes médecins sont guidés par la réalité pas par l’idéologie. La sécu administre très médiocrement les ressources gigantesques dont elle dispose. La technostructure coûte beaucoup trop cher, elle poursuit des objectifs politiques et tout cela est insoutenable. Une des solutions est la concurrence pour rétablir l’efficience.
 
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