Les médecins, des "enfants gâtés" : la remarque d'un maire de Vendée ne passe pas
"Il y a d’autres moyens d’opérer qu’en nous insultant. C’est contre-productif", s'indigne le Dr Romain Bossis, secrétaire adjoint de MG Vendée, dans Actu.fr. Comme beaucoup de confrères, ce jeune généraliste de La Roche-sur-Yon, en Vendée, a été heurté par les propos tenus par son maire, Luc Bouard, lors de l'assemblée générale de l'Association des maires de Vendée qui s'est tenue vendredi 1er juillet. Pour l'édile, face aux déserts médicaux, il n'y a pas 36 solutions : il faut instaurer une coercition à l'installation durant les premières années d'activités, faute de quoi les jeunes médecins devront "rembourser leur formation payer par l'Etat". "Ce qu’il faut, c’est un ministre courageux", a-t-il déclaré, regrettant le système actuel qui fait "de nos jeunes médecins des enfants gâtés". D'autres élus ont déploré la surenchère des médecins intérimaires, le président de la communauté de communes Montaigu-Rocheservière Antoine Chéreau estimant que la crise sanitaire avait aggravé la situation : "On a payé très cher des médecins pour qu’ils aillent dans les centres de vaccination. Pas étonnant de ne plus les revoir aux urgences la nuit par exemple", a-t-il lancé. "Il y a un an et demi, on nous applaudissait à 20 heures…" "Il y a un an et demi, on nous applaudissait à 20 heures. Aujourd’hui, on nous dit qu’on est des enfants gâtés et qu’on ne fait pas notre travail", déplore Romain Bossis. "Le message sous-jacent qui laisserait penser que ce sont les médecins généralistes qui sont responsables de la solution actuelle n’est pas juste, dénonce le syndicaliste. Nous ne sommes pas responsables de cette situation démographique. Chaque jour nous subissons les conséquences de mesures prises sur ces 30 dernières années."
Face au problème de la désertisation médicale, la profession tente pourtant de se réorganiser. Travail aidé, équipes de soins primaires, centres de soins non programmés… "Partout les médecins généralistes trouvent des solutions innovantes, souligne le généraliste. On étrille ceux-là mêmes qui se mobilisent. C’est un mauvais signal envoyé à nos collègues mobilisés sur le terrain", lance-t-il, rappelant aux maires que le temps où il y avait un médecin pour chaque commune est révolu. [avec Actu.fr]
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