coercition

"La liberté d'installation doit disparaître", plaide le Pr Guy Vallancien

Dans une tribune publiée jeudi 5 septembre dans Les Echos, le Pr Guy Vallancien propose plusieurs axes pour réformer le système de santé. L'urologue s'attaque notamment à la médecine libérale, qui "agonise" selon lui, et appelle à faire disparaître la liberté d'installation.  

06/09/2024 Par Chloé Subileau
Démographie médicale
coercition

Le Pr Guy Vallancien ne mâche pas ses mots. Dans une tribune, publiée jeudi 5 septembre dans Les Echos, le chirurgien urologue et membre de l'Académie de médecine propose quatre grands axes pour mettre fin au "désordre" auquel fait face le système de santé français. "A longueur de journée, les syndicats hospitaliers scandent 'plus de lits, plus de personnel, plus d'argent' sans jamais remettre en cause le trop-plein d'établissements à l'activité médiocre, écrit-il. La médecine libérale, de son côté, au cri de 'touche pas à ma liberté d'installation et de prescription !', refuse de réviser ses modalités d'exercice d'un autre âge."

"La médecine libérale, telle que la défendent certains syndicats, agonise"

Le praticien, poursuivi devant l'Ordre des médecins dans l'affaire du "charnier" de Paris-Descartes, appelle à de plus grandes prises de risque de la part des responsables politiques. Parmi elles, la nécessité de "réduire le nombre d'hôpitaux en transformant les plus de cent établissements à trop faible débit chirurgical et obstétrical pour être performants", avance-t-il. Pour l'urologue, il doit être maintenu "les bâtiments et les personnels [de ces établissements, NDLR] pour créer des 'Cités Santé' de premier recours", qui prendront notamment "en charge des soins courants et des petites urgences"

Le praticien définit un autre axe, celui de "la tarification à l'activité". "Contrairement aux dires de ses détracteurs, elle est vertueuse", soutient le médecin, au cœur de plusieurs polémiques ces dernières années : "Mais à la condition expresse, jamais observée, de financer les établissements sur la base d'une évaluation permanente de la qualité des prestations effectuées". Une solution, selon le Pr Vallancien, pour éviter les surcoûts d'"actes inutiles et parfois dangereux", qui plombent "les comptes de la Sécurité sociale"

"Augmenter le nombre de carabins n'a aucun sens, sauf à former de futurs chômeurs en 2040"

Dans ses propositions, l'urologue n'oublie par la médecine libérale qui, "telle que la défendent certains syndicats, agonise", lance-t-il. "La jeune génération de médecins préfère majoritairement le salariat ou la rémunération au forfait horaire et à la capitation plutôt qu'à l'acte, mode de rémunération qui s'explique notamment par l'augmentation de la fréquence de consultations plus longues auprès des patients plus âgés", poursuit le praticien. Pour lui, aucun doute : "La liberté d'installation doit disparaître comme c'est déjà le cas pour les pharmaciens et les infirmiers, permettant un maillage territorial adapté à l'importance de la population."

Enfin, le Pr Vallancien appelle à intégrer dans "nos politiques l'aide considérable qu'offrent les technologies d'IA et de robotique". Une nécessité d'après le praticien, qui estime que le "schéma traditionnel reposant sur le passage obligé par l'ordonnance médicale s'effondre". "Conséquence : augmenter le nombre de carabins n'a aucun sens, sauf à former de futurs chômeurs en 2040", conclut-il. 

[avec Les Echos

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Débatteur Passionné
il y a 1 an
La tarification à l'acte peut tout a fait intégrer des composantes horaires. Ils suffit de voir la question d'un garagistes avec toute heures débutées qui est payée. Et pas mal de pays integrent le temps de consulation dans le calcul de l'acte de consulation. Enfin, imposer au jeunes une obligation d'installation qui est couteuse puisque bénéficiant d'abord à ceux qui partent en retraite pour vendre leur "licence de taxi" tout en disant la fin de la médecine remplacée par l'IA et la mise au chômage des médecins est assez salé.
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Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 1 an
Encore un cinglé. L'avantage avec lui c'est que l'effondrement ira plus vite, ça permettra de rapidement constater qu'il avait tort. La médecine libérale ne crève que d'une chose, du carcan administratif dans lequel on l'enferme progressivement (et qui a déjà tué l'hôpital). Elle n'aura bientôt plus de libéral que le nom et il ne restera plus que les inconvénients sans les avantages. Pas étonnant que le salariat devienne à la mode.
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Débatteur Passionné
Médecins (CNOM)
il y a 1 an
Donc si je résume : Vive la T2A, vive la régulation, mort aux petits hôpitaux, les libéraux sont tous vieux et nuls, et y a trop de médecins. On appelle ça un troll. Un charmant personnage, très clairement un pur hospitalier, déconnecté de la population, qui devrait être en retraite depuis longtemps.
 
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