En conflit avec le maire après leur déconventionnement, deux généralistes quittent leur cabinet
Le maire de Compans (Seine-et-Marne) avait lancé une pétition pour dénoncer le déconventionnement de ses deux généralistes. Depuis le passage en "secteur 3" des médecins, il a augmenté leur loyer. Face à une "ambiance hostile", les praticiennes ont décidé de quitter la commune.
Elles ont annoncé la nouvelle dimanche 10 août. Les deux généralistes de la commune de Compans, en Seine-et-Marne, ont pris la décision de partir pour s'installer à Moussy-le-Neuf, à une dizaine de kilomètres. "Étant donné l'ambiance hostile, on ne se voit pas continuer dans ces conditions-là. Mais on va rester à proximité pour continuer de soigner nos patients", a expliqué l'une d'entre elles, la Dre Aurélie Devinante, à nos confrères du Parisien.
Depuis l'annonce de leur déconventionnement, les relations avec la mairie se sont tendues. En désaccord avec leur choix de passer en "secteur 3", le maire, Joël Marion, a lancé une pétition en juin dernier. "En choisissant la date du 14 juillet pour opérer ce virage ultra-libéral, les médecins infligent une correction à la République et à notre commune", écrivait-il.
Le maire communiste, qui espérait "les ramener à la raison", a même déployé des affiches dans les rues de la commune avec pour slogan "Santé en danger à Compans".
"On les a accueillies il y a onze ans et demi en tant que jeunes médecins. Elles ont eu des conditions exceptionnelles d’installation. On a réalisé un centre médical neuf : 100 m2, trois bureaux, une cuisine, une salle d'attente, un ascenseur PMR, un box, deux places de parking privées", rappelle l'édile au Parisien. "Je les ai alertées que si elles restaient sur leur position, j'allais leur appliquer le loyer du secteur libéral."
Le maire a mis sa menace à exécution depuis. Il a réévalué leur loyer de 940 euros par mois à 4 800 euros. Une décision qui a précipité le départ des généralistes, prévu pour la rentrée.
"On a été franchement blessées par la campagne menée à notre encontre. On n'est pas là pour se battre contre les politiques", a confié Aurélie Devinante à nos confrères. Et de rappeler qu'elles sont passées en "secteur 3" pour s'affranchir des "contraintes qui nous sont imposées par la Sécurité sociale", qu'elles jugent "incompatibles avec une médecine humaine et éthique".
[avec Le Parisien]
La sélection de la rédaction
Comptez vous fermer vos cabinets entre le 5 et le 15 janvier?
Claire FAUCHERY
Oui
Oui et il nous faut un mouvement fort, restons unis pour l'avenir de la profession, le devenir des plus jeunes qui ne s'installero... Lire plus