Hydroxychloroquine : le 2ème volet de l’étude du Pr Raoult est paru

30/03/2020 Par Marielle Ammouche
Infectiologie
Des résultats biologiques confortés, mais les mêmes faiblesses méthodologiques, limitant le fait de pouvoir conclure à une réelle efficacité de l’association hydroxychloroquine/azithromycine, voilà ce que l’on peut conclure de la 2ème étude que l’équipe marseillaise du Pr Raoult a publié le 27 mars dernier, sur 80 patients.
 

Environ une semaine après de premières données publiées à partir de l’analyse de 26 patients atteints de Covid-19, le Pr Raoult a publié le 27 mars, de nouveaux résultats concernant l’efficacité de l’association hydroxychloroquine-azithromycine contre le coronavirus. Cette fois-ci l’étude porte sur 80 patients. Les résultats vont dans le même sens que la première étude, montrant une amélioration rapide de la charge virale sous traitement. Mais les réserves méthodologiques concernant cette étude – et notamment l’absence de bras contrôle - demeurent. Des résultats qui, dans un contexte polémique  – entre vif espoir, et fortes critiques méthodologiques – risquent, le plus surement, de conforter chacun dans ses positions. 80 patients ont été inclus dans cet essai. L'âge médian était de 52 ans (18 à 88 ans). 57,5% présentaient au moins un facteur de risque de la forme grave de Covid-19 (hypertension, diabète, maladies respiratoires chroniques…). Le traitement administré au CHU de Marseille comprenait une association de 200 mg de sulfate d'hydroxychloroquine par voie orale, trois fois par jour pendant dix jours en association avec l’azithromycine (500 mg à J1 puis 250 mg par jour pendant les quatre jours suivants). Pour les patients avec pneumopathie, un antibiotique à large spectre (ceftriaxone) était ajouté. 79 des 80 participants ont reçu le traitement, avec un délai moyen de mise en route de 4,9 jours par rapport au début des symptômes.

Les résultats montrent que 81,3% des patients (65/80) ont eu un évolution clinique favorable permettant leur sortie rapide de l’unité de soins. Seuls 15% ont nécessité une oxygénothérapie. Trois patients ont été transférés aux soins intensifs, dont un (âgé de 74 ans) y était encore au moment de la rédaction de l’étude. Un décès est survenu chez un sujet âgé de 86 ans.  Concernant l’évolution biologique, une chute rapide de la charge virale nasopharyngée a été constatée, avec 83% de tests négatifs à J 7 et 93% à J 8. Après 10 jours, seuls 2 patients présentaient encore une charge virale. Les cultures virales effectuées sur les échantillons respiratoires se sont avérées négatives chez 97,5% des patients à J 5. Les auteurs estiment qu’il faut poursuivre « d'urgence » dans l’évaluation de cette « stratégie thérapeutique rentable », à la fois pour « éviter la propagation de la maladie et traiter les patients le plus tôt possible avant de des complications irréversibles s'installent ».

Actuellement, selon les recommandations du Haut conseil de santé publique (HCSP), l'utilisation de l’hydroxychloroquine est possible mais uniquement pour les malades présentant des « formes graves » de la maladie, en milieu hospitalier, sous une surveillance stricte, et dans le cadre d’une décision collégiale. Plusieurs essais cliniques dont un européen (Discovery) ont inclus ce traitement dans leur analyse.  

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La consultation longue à 60 euros pour les patients de plus de 80 ans et/ou handicapés est-elle une bonne mesure ?

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