Mici : maintenir le traitement malgré l’épidémie

22/04/2020 Par Corinne Tutin
Hépato-gastro-entérologie
Il n’est pas certain que les patients avec une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (Mici) développent une infection Covid-19 plus sévère.

L’actualité dans les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (Mici) est aujourd’hui, comme dans d’autres affections, dominée par l’épidémie Covid-19. Les premières données du registre international Secure-IBD, qui est actualisé en permanence sur le site covidibd.org et rassemblait, le 2 avril 2020, 239 cas de patients avec une Mici infectés par Covid-19, dont 23 en France, sont néanmoins rassurantes. « Ces malades ne semblent en effet pas exposés à un surrisque d’infection Covid-19 plus sévère », rapporte le Pr Xavier Hebuterne (CHU de Nice). « Il est même possible que les anti-TNF, mais il faut être très prudent, limitent l’orage cytokinique, associé aux formes sévères de Covid-19 ». « Plus globalement, la mortalité imputable à la grippe, aux infections respiratoires, n’est d’ailleurs pas accrue chez les patients avec une Mici, fait remarquer le Pr Hebuterne, le surrisque infectieux impliquant des infections à germes intracellulaires pour les patients sous anti-TNF et des infections à cytomégalovirus, virus d’Epstein-Barr, herpès virus pour l’azathioprine ».

Les recommandations sont donc de poursuivre les traitements en cours (5ASA qui n’est d’ailleurs pas un anti-inflammatoire non stéroïdien, immunosuppresseurs et biothérapies) pour éviter des poussées, qui nécessiteraient des soins hospitaliers. « Une discussion a eu lieu pour savoir s’il fallait maintenir les déplacements des patients en hôpital de jour pour réaliser les perfusions d’infliximab, d’ustékinumab (pour la dose d’attaque) ou de védolizumab, un inhibiteur d’intégrine indiqué dans le traitement de la rectocolite hémorragique (RCH) et la maladie de Crohn (MC). Pour le moment, la réponse est positive, dès lors que le traitement est réalisé par un personnel et des locaux dédiés, avec des mesures de protection. Plusieurs études ont, en effet, montré que le passage de l’infliximab intraveineux, à l’adalimumab sous-cutané, facilement injectable à la maison, peut représenter une perte de chances pour certains patients, les deux molécules n’étant pas strictement équivalentes. L’arrivée de l’infection Covid-19 pourrait accélérer la commercialisation en France de l’infliximab par voie sous-cutanée, qui a montré dans une étude une efficacité comparable à la forme intraveineuse ».   

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