Covid-19 et pathologies psychiatriques : les recommandations de l’Académie

21/04/2020 Par Marielle Ammouche
Infectiologie
L’Académie nationale de médecine attire l’attention sur les risques spécifiques encourus par les personnes porteuses de pathologies psychiatriques, en cette période d’épidémie et de confinement.

  « Les conséquences de l'épidémie de Covid-19 sur les malades mentaux et les soins psychiatriques sont majeures et alarmantes », affirme l’Académie nationale de médecine dans un communiqué daté du 17 avril. Elles sont liées à la fragilité particulière de ces patients, à leurs comorbidités organiques, leurs difficultés à observer les gestes barrières. En hospitalisation, la prévention de l transmission du coronavirus est parfois difficile à maintenir. En ville, il existe un « risque important de rupture du suivi et des soins, donc de rechute », en raison d'une moindre accessibilité aux consultations et aux soins. « Au total, l’ampleur de la situation épidémique actuelle expose les patients psychiatriques à une perte de chance consécutive à un éventuel abandon des soins » constate l’Académie. En outre, cette inquiétude concerne aussi « tous les sujets présentant des symptômes de souffrance psychique (anxiété, dépression, angoisses, voire bouffées délirantes, pensées suicidaires, …) favorisés par les conditions de confinement ».

En conséquence l’Institution recommande, en premier lieu, d’assurer la protection des personnels des services psychiatriques en mettant à leur disposition masques, tenues et lunettes de protection, gels hydroalcooliques, …. « Ceci implique que les agences régionales de santé (ARS) et les groupements hospitaliers de territoire (GHT) répondent sans retard et sans discrimination aux demandes émises par les structures de soins psychiatriques en vue de prévenir au mieux la transmission croisée du SARS-CoV-2 entre soignants et patients » insiste l’Académie. Il s’agit ensuite de s’assurer du suivi optimal des patients porteurs d’une affection psychiatrique chronique et suspects de Covid-19 avec orientation « sans délai et sans stigmatisation », en cas d’aggravation, vers les services hospitaliers, voire les soins intensifs. En dehors de l’infection, la prise en charge ambulatoire des patients psychiatriques pourra se faire par téléconsultation ou consultation téléphonique. Il faut s’assurer que « malgré les difficultés engendrées par le contexte épidémique, les droits des patients souffrant d’une pathologie mentale, particulièrement exposés à des mesures de contention, d’enfermement, de privation de liberté en général, soient toujours respectés » conclue l’Académie.

"Un motif, une consultation" : approuvez-vous cette pratique ?

A Rem

A Rem

Oui

Parce qu’une consultation n’est pas cinq consultations. Parce qu’examiner correctement un genou ou une épaule ( et 2 en fait ) ne... Lire plus

18 débatteurs en ligne18 en ligne
 
Vignette
Vignette

La sélection de la rédaction

Podcast Histoire
Médecin militaire, pilote d’hélicoptère, parachutiste… La vie "extraordinaire" du général Valérie André
04/04/2025
0
Déserts médicaux
"Médecin généraliste, j'ai ouvert un cabinet secondaire dans un désert… et ça n'a pas duré"
06/05/2025
14
Histoire
Autopsie d'Hitler : la contre-enquête d'un médecin légiste français
30/04/2025
2
PASS/LAS
Externes, internes : les étudiants en médecine rapportent des centaines de milliers d'euros à l’État
20/01/2022
1
La Revue du Praticien
Diabétologie
HbA1c : attention aux pièges !
06/12/2024
2
Vidéo Démographie médicale
Egora décrypte la proposition de loi Garot
11/04/2025
0