Traitement par hormone de croissance chez les survivants d’un cancer dans l’enfance : les observations à distance sont rassurantes

12/09/2018 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme
Les taux de survie des enfants traités pour cancer se sont améliorés de manière significative au cours des dernières décennies. Le déficit en hormone de croissance (growth hormone, GH) est le plus fréquent des déficits hormonaux secondaires aux traitements des cancers intracrâniens, qu’il s’agisse des conséquences de la radiothérapie au niveau de la région hypothalamo-hypophysaire ou du crâne, ou au niveau crânio-spinal ou d’irradiation totale.

La justification du traitement par GH chez ces enfants est non seulement d’obtenir une taille satisfaisante mais également de réduire les risques métaboliques liés au déficit en GH à la transition et à l’âge adulte. Dans le cadre d’une revue systématique de la littérature avec méta-analyse, une équipe américaine a analysé toutes les études d’observation et les études randomisées. Vingt-neuf études d’observation avec un risque modéré à élevé de biais ont été retenues pour l’analyse. Seize études comparaient les enfants survivants de cancers, non traités et traités par GH (512 patients traités par GH à des doses de 0.3 à 0.9 U/kg/semaine). Le traitement par GH était associé de manière significative à un gain de taille (+ 0.61 score de déviation standard-SDS- ; IC 95 % = 0.08 à 1.13) et n’était pas associé de manière significative à la survenue d’une seconde tumeur (OR = 1.10 ; 0.72 à 1.67) ou de récidive tumorale (OR = 0.57 ; 0.31 à 1.02). Treize études ont comparé les patients survivants de cancer dans l’enfance sous traitement par GH avec des témoins appariés pour l’âge et le sexe ou avec des témoins ayant un déficit en GH idiopathique ou une petite taille. Le traitement par GH était associé soit à une amélioration, soit à une absence de modification du risque de diabète, du profil lipidique et du syndrome métabolique en comparaison de ces témoins. Le traitement par GH était associé à une amélioration de la qualité de vie. En conclusion, les enfants traités pour cancer pendant l’enfance et recevant un traitement par GH ont un gain de taille en comparaison des témoins non traités. Le traitement par GH pourrait améliorer le profil lipidique et la qualité de vie et ne semble pas augmenter le risque de diabète ou le développement de seconde tumeur, même si une surveillance de ces complications reste très recommandée compte tenu de l’incertitude sur les données actuelles.

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Claire FAUCHERY

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