Il est possible de faire perdre du poids aux obèses en milieu défavorisé

30/09/2020 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme Nutrition
Pour favoriser la perte de poids chez les sujets obèses, il est recommandé d’agir de manière intensive sur le style de vie. C’est toutefois difficile dans les milieux défavorisés où l’accès aux soins est limité, où les médecins généralistes ont peu de temps à consacrer aux consultations et ne sont souvent pas préparés à des techniques de thérapie comportementale qui sont, en plus, mal remboursées.

Comme les populations défavorisées sont à risque supérieur d’obésité, le problème de la prise en charge diététique est donc particulièrement difficile. D’ailleurs, on dispose de peu d’études montrant l’efficacité du traitement de l’obésité dans ces populations défavorisées. Une étude a été mise en place aux Etats-Unis pour tester l’efficacité d’un programme basé sur une prise en charge intensive du style de vie dans des cabinets de soins primaires comportant un pourcentage élevé de patients venant de populations défavorisées. Dix-huit consultations ont été assignées de manière randomisée, soit à une prise en charge « habituelle » où des conseils « habituels » étaient prodigués, soit à une intervention intensive sur le style de vie, centrée sur une réduction de la prise calorique et une augmentation de l’activité physique. Les patients du groupe « prise en charge intensive » étaient éduqués par des coachs de santé qui leur proposaient des sessions hebdomadaires pendant les 6 premiers mois puis mensuelles pendant les 18 autres mois de l’étude. Les patients du groupe « prise en charge habituelle » avaient une prise en charge « habituelle » par leur équipe de soins primaires. Au total, 803 adultes obèses ont été enrôlés : 452 dans le groupe « prise en charge intensive du style de vie », 351 dans le groupe « prise en charge habituelle ». 67.2 % des patients étaient Noirs et 65.5 % avaient un revenu annuel du foyer < 40 000 $. Parmi les patients inclus, 83.4 % ont fini les 2 ans de l’étude. Le pourcentage de perte de poids à 24 mois était significativement supérieur dans le groupe « prise en charge du style de vie intensive » (réduction du poids corporel de 4.99 % ; IC 95 % = -6.02 à -3.96%) en comparaison de celle du groupe « prise en charge habituelle » (-0.48 % ; -1.57 à +0.61) avec une différence moyenne entre les groupes de -4.5 points de pourcentage (-5.93 à -3.10 ; p < 0.001). En conclusion, il est possible, y compris dans les populations défavorisées et en soins primaires de proposer des programmes de traitement de l’obésité basés sur une prise en charge intensive du style de vie, ce qui permet une perte de poids cliniquement significative à 24 mois.

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Claire FAUCHERY

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