Aux Etats-Unis, les complications observées au moment du diagnostic d’un diabète de type 2 ont peu évolué en 30 ans

16/03/2021 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie Endocrinologie-Métabolisme
Le diabète de type 2 peut avoir préexisté jusqu’à 12 ans avant son diagnostic clinique. Au cours de cette période latente, l’hyperglycémie et les facteurs de risque cardiovasculaire sont fréquemment présents, favorisant le développement de complications dont le taux est donc élevé au moment du diagnostic du diabète. Cependant, sur les 30 dernières années, un effort tout particulier a été fait aux Etats-Unis sur le dépistage précoce du diabète afin de réduire le temps écoulé entre le début de la maladie et son diagnostic. Quelle est donc actuellement la prévalence des complications des adultes américains chez qui un diabète a été récemment diagnostiqué et comment les choses ont-elles évolué au cours des trente dernières années ?

L’étude a inclus 1 486 adultes (âgés de plus de 20 ans) dont le diabète avait été diagnostiqué au cours des 2 dernières années selon les données 1988–1994 et 1999–2018 de l'Enquête nationale sur la santé et la nutrition (National Health and Nutrition Examination Survey, NHANES). Ils ont estimé les tendances de l'albuminurie (rapport albumine/créatinine >30 mg/g), de la réduction du débit de filtration glomérulaire estimé (DFGe <60 ml/min/1,73 m2), de la rétinopathie (tout micro-anévrisme rétinien ou hémorragie rétinienne) et des maladies cardiovasculaires (antécédents d'insuffisance cardiaque congestive, d’accident cardiaque ou d'accident vasculaire cérébral). De 1988-1994 à 2011-2018, il y a eu une diminution significative de la prévalence de l'albuminurie (passée de 38,9 à 18,7%, P pour la tendance <0,001) mais aucun changement n’a été observé dans la prévalence de la réduction du DFGe (7,5 à 9,9%, P pour la tendance = 0,30) ni dans celle de la rétinopathie (passée entre 1988-1994 et 1999-2008 uniquement de 13,2 à 12,1%, P pour la tendance = 0,86) pas plus que dans celle des maladies cardiovasculaires déclarées par les patients (passée de 19,0 à 16,5%, P pour la tendance = 0,64). Les améliorations de la glycémie, de la pression artérielle et du contrôle des lipides observées dans la population expliquaient en partie la baisse de l'albuminurie. Les complications étaient plus fréquentes au moment du diagnostic du diabète chez les adultes plus âgés, à faible revenu, moins instruits et obèses. En conclusion, au cours des trois dernières décennies, s’il y a eu des réductions encourageantes de l'albuminurie et du contrôle des facteurs de risque chez les adultes atteints de diabète nouvellement diagnostiqué, le poids global des complications au moment du diagnostic reste élevé.

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Claire FAUCHERY

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