Diabétiques en fibrillation auriculaire : préférer les anticoagulants oraux non antagonistes de la vitamine K

17/05/2022 Par Pr Philippe Chanson
Cardio-vasculaire HTA Diabétologie Endocrinologie-Métabolisme

La fibrillation auriculaire est la cause la plus fréquente d’arythmie cardiaque et pose un problème de santé publique dans la population âgée. Les patients avec fibrillation auriculaire ont plus de risques d’avoir un accident vasculaire cérébral au cours de leur vie, ce qui amène à prescrire à long terme des anticoagulants pour la prévention des AVC.   On utilise soit des anti-vitamines K, soit des anticoagulants qui ne sont pas antagonistes de la vitamine K. Le diabète est un facteur de risque important de fibrillation auriculaire et, à l’inverse, chez les patients ayant une fibrillation auriculaire, la présence d’un diabète augmente le risque d’AVC, d’embolie artérielle et de mortalité cardiovasculaire. La vitamine K améliorant la sensibilité à l’insuline et l’intolérance au glucose, la prescription soit d’antivitamine K, soit d’anticoagulants non antagonistes de la vitamine K, pourrait donc être importante chez les diabétiques. Afin de comparer les risques de complications du diabète et de mortalité chez les patients ayant une fibrillation auriculaire et un diabète et recevant soit des anti-vitamines K, soit des anticoagulants non antagonistes de la vitamine K, une étude rétrospective de cohorte a été menée à Taïwan sur la base des données de l’Assurance maladie. Tous les patients ayant une fibrillation auriculaire et un diabète et recevant des anticoagulants entre 2012 et 2017 ont été inclus. Au total, 19 909 utilisateurs d’anticoagulants non antagonistes de la vitamine K et 10 300 utilisateurs d’antivitamine K (warfarine) ont été comparés. Les patients qui recevaient des anticoagulants non antagonistes de la vitamine K avaient un risque significativement inférieur de développer des complications macrovasculaires (HR = 0.84 ; IC 95 % = 0.78 à 0.91 ; p < 0.001), de développer des complications microvasculaires (HR = 0.79 ; 0.73 à 0.85 ; p < 0.001), de présenter une urgence diabétologique (HR = 0.91 ; 0.83 à 0.99 ; p = 0.043) et de décès (HR = 0.78 ; 0.75 à 0.82 ; p < 0.001) en comparaison des patients qui recevaient un antivitamine K, en l’occurrence la warfarine. Les analyses avec appariement par score de propensité ont montré des résultats identiques. En conclusion, les anticoagulants oraux non antagonistes de la vitamine K sont associés à un risque inférieur de complications du diabète et de mortalité en comparaison de la warfarine chez les patients ayant une fibrillation auriculaire et un diabète sucré. Ces anticoagulants oraux non antagonistes de la vitamine K doivent donc probablement être préférés à un antivitamine K.

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Claire FAUCHERY

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