La prise en charge du diabète insipide central par les non-spécialistes est source de nombreuses complications

17/10/2022 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme
Le diabète insipide central lié à un défaut de sécrétion de l’hormone antidiurétique est rare (prévalence < 10/100 000) et est donc mal connu, ce d’autant que les non spécialistes le confondent souvent avec le diabète sucré qui est beaucoup plus fréquent. Malheureusement, cette maladie est associée, du fait du défaut de prise en charge, à une augmentation de la morbidité et de la mortalité.

Une étude, en Suisse, a déjà montré la mauvaise qualité de prise en charge de ces patients, en particulier lorsqu’ils sont hospitalisés en milieu non spécialisé, notamment du fait d’erreurs de prescription ou de dysnatrémie. Une équipe d’Oxford, au Royaume Uni, a analysé ces problèmes à l’occasion d’une évaluation des données de chaque patient hospitalisé pour diabète insipide central dans à l’Hôpital Universitaire d’Oxford et les patients de cette même cohorte ont été invités à compléter un questionnaire par téléphone. Cent-neuf patients ont été inclus, d’âge médian 42 ans (de 6 à 80 ans). Les patients prenaient la desmopressine (l’analogue de l’hormone antidiurétique, permettant de traiter le diabète insipide) soit sous forme de comprimé à avaler (74 %), soit sous forme de lyophilisat à laisser fondre sous la langue (MINIRIN-MELT, 7% des cas), soit sous forme de spray nasal (17 %) et 2 patients utilisaient une combinaison de comprimé et de spray nasal. Il y a eu 85 hospitalisations pour 38 patients entre 2012 et 2021. Une mesure quotidienne de la natrémie n’a été faite que chez pour 39 % des patients hospitalisés : une hyponatrémie a été observée chez 44 % des patients et une hypernatrémie chez 15 % des patients hospitalisés. L’avis d’un endocrinologue n’a été demandé que dans 63 % des cas après 2018. 58 % des patients ont rapporté au moins une hospitalisation depuis le diagnostic et au cours de ces hospitalisations plus de la moitié des patients (53 %) ont senti que leur équipe médicale ne connaissait pas la prise en charge du diabète insipide au cours de leur hospitalisation. 24 % ont rapporté un retard dans l’administration de la desmopressine alors que 44 % ont rapporté qu’il y avait eu une confusion parmi les médecins et les infirmières entre le diabète insipide central et le diabète sucré, conduisant souvent à une surveillance glycémique inutile. En conclusion, les dysnatrémies sont fréquentes chez les patients ayant un diabète insipide et hospitalisés. Plus de la moitié des patients ont clairement perçu que l’équipe médicale durant leur hospitalisation ne savait pas ce qu’était le diabète insipide central lorsqu’ils étaient hospitalisés pour une maladie intercurrente. Une approche coordonnée avec la consultation rapide de spécialistes et une surveillance fréquente de la natrémie ainsi qu’une éducation des spécialistes hospitaliers est nécessaire pour améliorer ces problèmes.

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Claire FAUCHERY

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