Accouchement en plein Covid : le port du masque "ne peut en aucun cas être rendu obligatoire", tranche le Gouvernement

16/11/2020 Par Aveline Marques
Santé publique

Face à l'inquiétude des futures mères et alors que de nombreuses femmes sur les réseaux sociaux témoignent de leur accouchement difficile sous masque, le Gouvernement a saisi pour avis le Haut Conseil de santé publique.  

Le Haut Conseil de santé publique a passé en revue les recommandations internationales sur la question du port du masque par les femmes qui accouchement. Verdict : "peu de pays abordent cette question, n’émettant ni recommandation ni contre-indication". Comme le souligne le HCSP dans un avis mis en ligne le 14 novembre, la question de "l’émission d’aérosols pendant la période d’expulsion n’est pas tranchée dans la littérature scientifique et ne fait pas consensus". "Cette phase n’est pas considérée comme un acte générant des aérosols, même s’il existe des arguments expérimentaux laissant envisager que, du fait de l’hyperventilation, la femme soit susceptible d’excréter du virus SARS-CoV-2." Les rares recommandations existantes plaident donc pour le port de masque FFP2 par les soignants présents en salle d'accouchement, a fortiori si la parturiente est positive ou présente des symptômes de Covid. 

"Par précaution", en "période de forte circulation virale", le HCSP recommande le port du masque pour les soignants comme pour la femme (masque chirurgical et non FFP2), quel que soit son statut infectieux, durant la phase expulsive. Néanmoins, constatant que le port du masque a pu être "mal toléré" voire vécu comme un "traumatisme" par certaines femmes, le HCSP considère qu'il ne "doit pas être rendu obligatoire". Une position qui rejoint celle du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF).

Une recherche du portage de SARS-CoV-2 par dépistage (RT-PCR si le résultat peut être obtenu rapidement, ou test antigénique) "peut faciliter la connaissance du statut infectieux de la femme et permettre d’adapter les mesures lors de l’accouchement". 

Le ministre de la Santé Olivier Véran, le secrétaire d'Etat à la Protection de l'Enfance Adrien Taquet et la ministre déléguée à l'Egalité entre les femmes et les hommes Elisabeth Moreno ont fait connaître la position du Gouvernement dans un communiqué du 9 novembre : se rangeant à l'avis du HCSP et du CNGOF, ils jugent que "le port du masque chez la femme qui accouche est souhaitable en présence des soignants mais qu’il ne peut en aucun cas être rendu obligatoire". "La naissance doit rester un moment privilégié même dans ce contexte d’épidémie", rappellent-ils. 

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Claire FAUCHERY

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