"Nous ne nous pouvons pas nous dédoubler" : en butte à une "agressivité croissante", les médecins de cette commune bretonne écrivent à la population

16/12/2022 Par Aveline Marques
Démographie médicale
Parce que le mouvement de grève des 1er et 2 décembre, auxquels ils ont participé, n'a pas été bien compris, les praticiens de la maison médicale de Merdrignac (Côtes d'Armor) ont adressé une lettre à la population pour plaider leur cause.

  Les 1er et 2 décembre, la maison médicale Hardouinais de Merdrignac, dans les Côtes d'Armor, a gardé ses portes closes. Les médecins participaient au mouvement de grève initié par le collectif Médecins pour demain. Parce que leurs revendications n'auraient pas été bien comprises par la population, les praticiens leur ont adressé une lettre ouverte, rapporte le site Actu.fr. "Réduire ce mouvement à la demande d’augmentation du tarif de la consultation est faux et réducteur, voire insultant", écrivent ainsi les médecins, qui tentent ensuite d'expliquer le mécontentement de la profession. Alors que la demande de soins explose, avec des sorties d'hospitalisation plus précoces, les médecins soulignent qu'ils sont moins non nombreux qu'avant : deux temps plein et deux à trois quarts temps, contre six temps plein auparavant. Situés à 40 minutes de l’hôpital le plus proche, les praticiens de Merdrignac doivent compenser "l’absence de spécialistes proches, de médecins scolaires, de médecins de PMI (protection maternelle et infantile), de services d’urgences proches". "Nous ne pouvons pas nous dédoubler", plaident-ils, évoquant leurs semaines de 50 heures en moyenne "à l'heure des 35 heures", auxquelles s'ajoutent les gardes.

  Conséquence : les tensions entre patients et médecins sont accrues.  "Nous constatons une agressivité croissante, intolérable et angoissante. Les insultes aux secrétaires sont devenues monnaie courante […] Nul besoin de rajouter de la violence à notre exercice", lancent-ils. Si une augmentation du tarif de la consultation apparait nécessaire pour rendre l'exercice plus attractif ("nous ne travaillons pas pour la gloire"), les médecins évoquent d'autres solutions : en finir avec les certificats inutiles, ainsi qu'avec les consultations pour pathologies simples qui ne nécessitent qu'un passage à la pharmacie et du repos, supprimer la Rosp, symbole du contrôle de la CPAM sur les prescriptions, et revenir sur l'instauration d'une 4e année d'internat de médecine générale. [avec Actu.fr]

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Claire FAUCHERY

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