Trafic de psychotropes : interdiction d’exercer pour le médecin qui rédigeait des ordonnances de complaisance

14/06/2023 Par Louise Claereboudt
Faits divers / Justice
Un médecin a été reconnu complice des délits de trafic de médicaments et d'exercice illégal de la profession de pharmacien par le tribunal de Bobigny, ce mardi 13 juin. 

 

La décision est conforme aux réquisitions. Jugé avec cinq autres prévenus dans le cadre d’une vaste affaire de trafic de psychotropes, un médecin de Stains (Seine-Saint-Denis) a été reconnu complice des délits de trafic de médicaments et exercice illégal de la profession de pharmacien. Le praticien, qui comparaissait libre, a été condamné par le tribunal de Bobigny, ce mardi, à deux ans de prison avec sursis et interdiction de toute activité médicale pendant trois ans. 

Durant près de trois, le médecin alimentait le réseau en prescrivant des psychotropes à un couple, dont il n’était pas le médecin traitant. Ces médicaments – obtenus légalement en pharmacie grâce aux ordonnances – étaient ensuite revendus à des toxicomanes et des personnes fragiles vivant en Seine-Saint-Denis ou au nord de Paris. Une plaquette de Subutex se revendait 10 euros, 50 pour le Lyrica et 5 euros pour un comprimé de Valium. 

Selon les enquêteurs, plus d'un millier de boîtes de médicaments ont été revendues pour un bénéfice estimé à 500 000 euros.  

Lors du procès, fin mai, le médecin avait déclaré avoir subi des menaces de la part du couple. "Si j’avais su, j’aurais arrêté", a-t-il plaidé. Ce mardi, le tribunal correctionnel de Bobigny a toutefois suivi les réquisitions de la procureure de la République. 

La femme et l’homme à la tête de ce réseau ont été condamnés respectivement à 2 et 4 ans de prison ferme. Ils écopent par ailleurs respectivement de 2 et 1 ans de sursis probatoire. Le couple - qui avait témoigné de lourdes addictions à l’alcool et à la cocaïne lors du procès - a également l’obligation de se faire soigner et de trouver un emploi à l’issue de la détention. 

Enfin, deux autres prévenus, des revendeurs de médicaments, ont été condamnés à des peines d'une année, aménageables en semi-liberté. Un sixième prévenu, qui transportait des médicaments le jour de son interpellation, a été condamné à 140 heures de travaux d'intérêt général. 

[avec AFP] 

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Claire FAUCHERY

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